Au cœur des préoccupations des pays de l’Union européenne, la question des enseignants dans la voie professionnelle (VP) se révèle être un enjeu majeur. Lors du quatrième Forum d’apprentissage sur les enseignants et formateurs de l’EFP (enseignement et formation professionnels) qui s’est tenu le 26 septembre 2025, des experts se sont penchés sur les défis communs rencontrés par ces nations. En premier lieu, le manque de vocation et le turnover important des enseignants sont cités comme des causes préoccupantes, contribuant à un système éducatif déjà fragilisé. De plus, la population active des enseignants vieillissante exacerbe cette situation, laissant entrevoir une crise annoncée dans ce secteur clé.
Spyros Tsougkos, représentant du ministère grec de l’Éducation, a souligné que l’image négative de la voie professionnelle perdure, souvent considérée comme un choix par défaut par les jeunes. Ce phénomène s’explique notamment par la perception erronée selon laquelle les diplômes délivrés dans ce cadre seraient “plus faciles”. Ce rejet de la voie professionnelle en faveur de l’éducation généraliste met en évidence des préjugés ancrés qui perdurent et qui ont des conséquences directes sur l’attractivité des métiers de l’enseignement.
Le déficit d’image de la voie professionnelle et le manque d’informations sur ses opportunités accentuent la crise des enseignants dans ce secteur.
Le débat a également mis en lumière le besoin urgent d’améliorer l’information à destination des apprenants concernant les opportunités offertes par la voie professionnelle. Selon Tsougkos, il existe un « déficit d’informations » qui pourrait alourdir le choix des étudiants, surtout pour ceux ayant des performances scolaires moins satisfaisantes. Pour ces jeunes, la voie professionnelle peut représenter une réelle chance d’acquérir des compétences valorisables sur le marché du travail si elle est correctement mise en avant.
Les pays de l’Union européenne sont donc face à la nécessité de redéfinir par des initiatives et des politiques éducatives adaptées l’image de la voie professionnelle. En favorisant des liens plus forts entre les écoles et les entreprises, et en valorisant les réussites des anciens élèves, il serait possible de redorer le blason de cette filière. L’éducation professionnelle ne doit plus être perçue comme un choix par défaut, mais comme une composante essentielle d’un parcours éducatif enrichissant et prometteur.
Le chemin vers une revalorisation des enseignants de la voie professionnelle semble semé d’embûches, mais les discussions ouvertes lors du forum semblent porter un espoir d’évolution. L’identification des racines de cette crise est un premier pas vers le changement, et la coopération européenne pourra jouer un rôle essentiel dans la réforme de cette filière encore trop méconnue.