Les Républicains du Sénat ont créé un deepfake de Chuck Schumer, et X ne l’a pas supprimé

Illustration générée par intelligence artificielle

Dans un tournant préoccupant pour la désinformation politique, les républicains du Sénat ont partagé un deepfake de Chuck Schumer, le leader de la minorité au Sénat. Cette vidéo manipulée a été conçue pour donner l’impression que les démocrates fêtaient la fermeture du gouvernement, qui dure depuis 16 jours. Dans le deepfake, un Schumer généré par intelligence artificielle répète la phrase “chaque jour s’améliore pour nous”, tirée d’un article de Punchbowl News, mais sortie de son contexte.

Dans le contexte original, Schumer discutait de la stratégie des démocrates axée sur les soins de santé pendant la fermeture du gouvernement, affirmant qu’ils ne comptaient pas abandonner le livre de jeu des républicains, rempli de menaces et de tromperies. La situation actuelle de la fermeture découle d’un désaccord entre démocrates et républicains sur un projet de loi de financement gouvernemental devant s’étendre au-delà d’octobre. Les démocrates s’efforcent de préserver des crédits d’impôt permettant de rendre l’assurance santé plus abordable pour des millions d’Américains, de revenir sur les réductions de Medicaid imposées par Trump, et d’éviter des coupes dans les agences de santé gouvernementales.

Alors que la désinformation s’intensifie, la nécessité d’une régulation stricte des deepfakes devient cruciale.

La vidéo a été postée sur le compte X des républicains du Sénat vendredi dernier. Selon les politiques d’X, la plateforme interdit le partage trompeur de médias synthétiques ou manipulés susceptibles de causer du tort, y compris ceux qui pourraient “tromper les gens” ou “provoquer une confusion significative sur des questions publiques”. Malgré cela, X n’a pas, à ce jour, retiré le deepfake ni ajouté d’étiquette d’avertissement, même si la vidéo comprend un filigrane indiquant ses origines IA. Ce n’est pas la première fois qu’X permet des deepfakes de politiciens sur sa plateforme ; en fin 2024, Elon Musk avait partagé une vidéo manipulée de l’ancienne vice-présidente Kamala Harris en vue des élections, suscitant un débat sur la désinformation des électeurs.

Bien que jusqu’à 28 États aient promulgué des lois interdisant les deepfakes de personnalités politiques, notamment dans le cadre des campagnes électorales, la plupart ne les interdisent pas si elles comportent des divulgations claires. Des États comme la Californie, le Minnesota et le Texas ont interdit les deepfakes destinés à influencer les élections, à tromper les électeurs ou à nuire à des candidats. Cette actualité survient quelques semaines après que le président Donald Trump ait publié des deepfakes sur Truth Social, montrant Schumer et Hakeem Jeffries, le leader de la minorité à la Chambre, faisant de fausses déclarations sur l’immigration et la fraude électorale.

Face aux critiques concernant le manque d’honnêteté et d’éthique, Joanna Rodriguez, directrice de la communication du Comité sénatorial républicain national, a répondu en disant : “L’IA est là et ne va nulle part. Adaptez-vous et gagnez, ou pleurez et perdez.” Cette situation met en lumière les défis croissants auxquels sont confrontées les plateformes de médias sociaux et la nécessité d’une plus grande transparence et responsabilité dans l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la sphère politique.

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