Alors que le monde du travail évolue sans cesse, on peut se demander si le rôle des managers est toujours pertinent dans ce contexte changeant. Avec l’essor du télétravail et l’omniprésence des nouvelles technologies, le management fait face à une crise existentielle profonde. En effet, la santé mentale des managers, souvent pris en étau entre la direction et les salariés, est régulièrement mise à mal. Selon une étude Hotwire pour Indeed, 59% des salariés à ce poste constatent que leur santé mentale s’est dégradée au cours des dernières années.
En outre, le poste de manager n’est plus aussi attractif qu’il l’était autrefois, notamment auprès des jeunes générations. D’après une étude Robert Walters, seulement 23% des jeunes professionnels déclarent vouloir devenir manager. Il semble donc que le modèle organisationnel pyramidale traditionnel des entreprises soit en crise, mais on peut difficilement imaginer une structure dans laquelle les managers seraient totalement absents. Il est plutôt question de repenser leur rôle et fonctions au sein de l’entreprise.
“On dit souvent d’un manager qu’il est sympa, qu’on l’aime bien”, affirme Dominique Podesta, associée chez Louis Dupont Transition, “mais la vraie question, c’est de savoir s’il est juste, s’il sait prendre des décisions, s’il sait nous soutenir et nous emmener”. Un manager a une responsabilité particulière dans l’organisation, notamment en termes d’encadrement, de définition des objectifs de l’équipe, de motivation, et de communication de la vision. Cependant, ils se retrouvent souvent en position délicate, tiraillés entre les demandes des salariés et les attentes de la direction.
Un manager de proximité n’est pas là pour donner une vision: certes il l’applique, il la déploie, il la facilite, il la concrétise. Mais définir cette vision reste la responsabilité du top management”, explique David Guillocheau, directeur général de ZestMeUp.
Une majorité des nouveaux managers ne se sentent pas soutenus par leur entreprise. Selon une étude, 57% des professionnels devenus managers ne se sont pas sentis soutenus et accompagnés lors de leur prise de poste, et plus d’un tiers des nouveaux managers n’ont pas encore reçu de formation pour leur rôle.
Dans ce contexte de profonds changements, les managers sont contraints de se réinventer et de fixer de nouvelles priorités. L’approche humaine du management semble prendre le pas sur les méthodes plus traditionnelles, avec la transparence qui émerge comme une valeur clé de cette nouvelle génération de managers. “Il faut parfois savoir avouer ses faiblesses. C’est normal pour un manager d’avouer qu’il est sous pression, parce que c’est un humain”, souligne David Guillocheau, directeur général de ZestMeUp. Le manager de demain sera probablement plus bienveillant, une évolution saluée par de nombreux experts du management.