Une étude récente de l’université de Stanford apporte un éclairage nouveau sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur le marché du travail, en mettant en lumière une tendance inquiétante : les jeunes travailleurs, âgés de 22 à 25 ans, sont les plus exposés à la menace de pertes d’emploi liées à l’IA. Les chercheurs, Erik Brynjolfsson, Bharat Chandar et Ruyu Chen, ont publié leurs conclusions le 26 août 2023, après avoir analysé des données fournies par l’entreprise de paie ADP concernant 25 millions de salariés dans 90 000 entreprises américaines.
Les résultats de cette étude sont éloquents. Alors que les travailleurs plus expérimentés semblent relativement protégés, les jeunes dans des professions exposées à l’IA, telles que les développeurs logiciels et les représentants du service client, font face à des baisses d’effectifs alarmantes, avec une chute de près de 20 % chez les développeurs entre fin 2022 et juillet 2025. Cette tendance perdure même lorsque l’on prend en compte les fluctuations économiques des secteurs. Selon les chercheurs, les plus jeunes semblent être particulièrement vulnérables, principalement en raison de la nature de leurs compétences.
L’expérience agit comme un bouclier contre les pertes d’emplois causées par l’IA.
Pour mieux comprendre pourquoi les jeunes travailleurs sont les plus touchés, les chercheurs soulignent que l’IA a tendance à remplacer les tâches “codifiées”, celles que les jeunes apprennent durant leur formation académique. En revanche, les travailleurs plus âgés disposent de connaissances tacites, de conseils pratiques et d’astuces accumulées au fil des ans, rendant ces compétences moins vulnérables à l’automatisation. Ces compétences, qui relèvent souvent de l’expérience pratique, sont par essence plus difficiles à codifier et, par conséquent, plus résilientes face aux avancées technologiques.
De manière plus générale, les chercheurs constatent que l’IA n’affecte pas tous les métiers de la même façon. Alors que des professions comme le service client, la comptabilité et le développement de logiciels sont fortement exposées, celles considérées comme “irremplaçables”, telles que les aides-soignants, voient une stabilisation ou même une progression de l’emploi chez les jeunes. Cette dichotomie soulève des questions sur les types de compétences que les nouvelles générations doivent développer pour rester compétitives dans un environnement de travail en constante évolution.
Pour conclure, les résultats de cette étude invitent à une réflexion approfondie sur l’avenir des jeunes générations sur le marché du travail. Alors que l’IA continue de transformer le paysage professionnel, il est essentiel pour les jeunes travailleurs de diversifier leurs compétences, en intégrant des connaissances pratiques et des expériences qui leur permettront de se démarquer dans un monde où l’intelligence artificielle prend une place toujours plus importante.
