“Aujourd’hui, on ne peut plus embaucher à un poste en expliquant qu’il ne laissera aucun jour de repos!” Cette évidence, formulée par Sonia Mazel-Bourdois, présidente de la Fnaf-PE, met en lumière l’une des caractéristiques intrinsèques de la profession d’assistant familial. En effet, accueillir à son domicile un jeune confié à l’ASE ne peut se limiter à des horaires de bureau.
Cette spécificité de la profession est l’une des raisons qui expliquent la diminution importante des effectifs des assistants familiaux employés par les conseils départementaux. Il y a encore moins de cinq ans, ils étaient 37 200, d’après les données de 2018. Mais fin 2023, ce chiffre a chuté à 34 300, selon les statistiques ministérielles.
Le déclin du recours à l’accueil familial pour les enfants de l’ASE 🅐 est à la fois indicateur et symptome d’une protection de l’enfance en grande souffrance.
Par ailleurs, la place des enfants de l’ASE dans les familles d’accueil a beaucoup évolué. Il y a une décennie, la majorité des enfants étaient placés en famille d’accueil. Or, en 2022, seulement 38% d’entre eux y étaient accompagnés. Ce déclin semble indiquer une évolution des stéréotypes et une prise de conscience de la réalité complexe de l’accueil familial.
Pour les conseils départementaux, cette situation met en exergue le besoin urgent de trouver des solutions pour inverser la tendance. Il est impératif de repenser le recrutement et l’accompagnement de ces professionnels précieux pour la protection de l’enfance en difficulté.