Dans une lettre ouverte datée du 11 décembre, le Synofdes (Syndicat National des Organismes de Formation et de Développement des compétences) et la Fédération nationale des Urof (Organismes de formation et de ressources pour la formation professionnelle) dénoncent avec virulence les choix budgétaires récents concernant la formation professionnelle. Ces organisations alertent le Premier ministre sur les risques qu’engendrent ces décisions, qui menacent de fragiliser un secteur stratégique essentiel à l’économie et à la cohésion sociale.
Selon les signataires, plusieurs arbitrages gouvernementaux sont incohérents et dangereux. Ils pointent notamment la baisse de la commande publique, les arrêt brutal de certains programmes, le désengagement de l’État et des Régions, ainsi que l’instabilité du compte personnel de formation (CPF). Ces mesures, qu’ils qualifient de « coupes drastiques », participent à un affaiblissement des organismes de formation et excluent une partie des publics les plus vulnérables, à rebours des objectifs nationaux de plein emploi, de transition écologique et de cohésion sociale.
Les coupes budgétaires et l’instabilité des dispositifs fragilisent le secteur de la formation professionnelle et compromettent l’inclusion des publics vulnérables.
Les préoccupations exprimées sont concrètes : une réduction de 2,2 milliards d’euros pour l’apprentissage, diminution des crédits destinés à la formation des adultes et des jeunes, ainsi qu’un désengagement accru de la part des pouvoirs publics. Ces arbitrages risquent de compromettre la capacité des organismes à répondre aux besoins en formation, notamment dans un contexte où la transition écologique et la nécessité d’un développement des compétences sont plus que jamais au cœur des politiques publiques. La lettre insiste sur la nécessité de préserver ce secteur stratégique face à ce qu’ils décrivent comme des « économies illusoires » à court terme.
Les enjeux d’une mobilisation renouvelée
Les organisations dénoncent également une instabilité chronique du système, qui nuit à la fois aux professionnels de la formation et aux publics qu’ils accompagnent. Elles appellent donc le gouvernement à revoir ses arbitrages afin de garantir un financement stable et pérenne pour la formation professionnelle. La préservation des dispositifs tels que le CPF, ainsi qu’un investissement renforcé dans la formation des publics les plus fragiles, apparaissent comme des priorités pour ces acteurs engagés dans la lutte contre l’exclusion et pour l’inclusion sociale.
Enfin, la démarche du Synofdes et de la Fédération nationale des Urof souligne que la formation professionnelle est un levier essentiel pour atteindre les objectifs nationaux liés à l’emploi, à la transition écologique et à la cohésion sociale. Elles invitent le gouvernement à ne pas faire passer l’économie avant la qualité et l’accessibilité de la formation, rappelant que ces investissements sont une nécessité pour assurer un avenir plus juste et plus inclusif pour tous.
