Mozilla a récemment nommé Anthony Enzor-DeMeo en tant que nouveau PDG dans un contexte où le marché des navigateurs web est en pleine mutation. La société, célèbre pour son navigateur Firefox, cherche à s’adapter face à la revitalisation du secteur, dynamisée par l’émergence de l’intelligence artificielle. Après plus d’une décennie de domination, des acteurs traditionnels comme Google Chrome, Safari d’Apple et Firefox sont désormais concurrencés par de nouvelles entreprises telles que Perplexity, Arc, OpenAI, et Opera, qui intègrent des modèles et des agents d’IA directement dans leurs navigateurs.
Ce tournant stratégique n’est pas passé inaperçu chez Mozilla, qui comprend plusieurs entités : la Mozilla Corporation, responsable du développement de Firefox et d’autres technologies, ainsi que la fondation à but non lucratif Mozilla Foundation, qui supervise la gouvernance et définit les politiques de l’organisation. La société a connu des périodes difficiles récemment, notamment une restructuration majeure ayant conduit à la suppression de 30 % de ses effectifs et à l’abandon de ses programmes d’engagement international. Pourtant, l’entreprise affiche une volonté de se repositionner dans la concurrence moderne du « browser war ».
Mozilla investira dans l’intelligence artificielle et intégrera de nouvelles fonctionnalités IA à Firefox, tout en assurant qu’elles resteront optionnelles et transparentes pour l’utilisateur.
Anthony Enzor-DeMeo, qui occupait précédemment le poste de directeur général de Firefox, a annoncé sa vision dans un message publié sur un blog. Il a souligné que « l’IA doit toujours être une option — quelque chose que les utilisateurs peuvent facilement désactiver. Les gens doivent comprendre pourquoi une fonctionnalité fonctionne comme elle le fait et quelle valeur elle leur apporte ». Mozilla souhaite ainsi équilibrer innovation et respect de la vie privée, en évitant d’irriter ses utilisateurs fidèles.
Par ailleurs, Mozilla déploie ses efforts pour diversifier ses sources de revenus, en sortant notamment de la dépendance envers Google, qui reste son moteur de recherche par défaut. La société a aussi élargi son écosystème avec des projets comme Thunderbird, un client de messagerie, un VPN, et un créateur de sites web assisté par IA destiné aux petites entreprises, lancé l’année dernière. L’ambition de Mozilla est de transformer Firefox en une plateforme plus large, bâtie sur la confiance et la transparence.
Malgré les défis, Mozilla entend se repositionner dans l’arène des navigateurs en construisant un écosystème diversifié et éthique, avec une intégration prudente de l’IA au service des utilisateurs.
