Selon les chiffres officiels publiés mardi par le ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A en France a connu une hausse de 1,6% au troisième trimestre 2025 par rapport au second trimestre. Sur un an, cette augmentation s’élève à 7,6%, atteignant en moyenne 3,26 millions de personnes. Cette hausse est principalement attribuée à l’inscription automatique de certains publics, notamment les allocataires du RSA et les jeunes en parcours d’insertion, ce qui a modifié la perception de la situation du marché du travail.
En réalité, si l’on exclut ces nouveaux inscrits, la hausse aurait été nettement plus modérée, avec une progression de seulement 0,7% sur le trimestre et de 6,3% sur un an. Ces chiffres indiquent que la situation des demandeurs d’emploi pourrait être moins alarmante que ne le suggère la simple lecture des statistiques globales, mais qu’elle reste impactée par des variations dans les règles d’inscription et de radiation de Pôle emploi.
Une autre explication à cette augmentation réside dans la modification des règles concernant les radiations. À partir de juin, un nouveau régime de sanctions a été mis en place, conduisant à une nette réduction du nombre de radiations, qui sont passées en moyenne de 45 000 par mois au premier trimestre à seulement 2 000 au troisième trimestre. Ce changement a entraîné une hausse artificielle du nombre d’inscrits, car moins de demandeurs d’emploi étaient radiés, renforçant ainsi l’impression d’une détérioration du marché de l’emploi.
La baisse du nombre de radiations, combinée à l’inscription automatique de certains publics, a probablement faussé la perception de la réalité du marché du travail.
En somme, si l’on considère ces effets de bord, le nombre total de chômeurs, toutes catégories confondues (A, B et C), a également augmenté de 1,5% sur le trimestre, pour atteindre 5,7 millions de personnes. Sans tenir compte de ces modifications structurelles, l’évolution aurait été plutôt à la baisse, avec une diminution de 0,3% au troisième trimestre. Ces données témoignent des défis persistants que rencontre le marché de l’emploi français, tout en soulignant la complexité d’interpréter les chiffres officiels face à ces ajustements réglementaires.
