En neutralisant les effets des récentes réformes, le nombre de demandeurs de catégorie A à France Travail a subi une légère augmentation de 0,2% entre avril et juin. Selon la Dares, bien que le nombre de personnes inscrites en catégorie A (sans aucune activité) ait baissé de 5,7% pour atteindre 3,2 millions durant cette période, cette baisse est considérée comme “un effet de trompe-l’œil”. En effet, plusieurs facteurs liés aux nouvelles lois ont impacté ces résultats.
Les récents changements incluent la loi sur le plein emploi, des ajustements dans les règles d’actualisation et de nouvelles sanctions, qui, une fois pris en compte, révèlent une réalité plus nuancée de la conjoncture sur le marché du travail. Ainsi, lorsque ces effets sont neutralisés, la hausse de 0,2% serait plus représentative de la situation actuelle du marché du travail, selon les analyses de la Dares.
La validité des données sur le chômage reste incertaine en raison des réformes en cours.
Les chiffres des demandeurs d’emploi à France Travail ont été altérés depuis le début de l’année par l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA, ainsi que par l’instauration de nouveaux systèmes de sanctions en cas de non-respect des règles. En examinant les catégories A, B et C qui incluent des personnes en activité réduite, le nombre total de demandeurs d’emploi a pourtant progressé de 0,9% au deuxième trimestre. En revanche, le chiffre général a baissé de 2,2%, totalisant 5,6 millions.
Alors que ces résultats sont publiés, une nouvelle réforme de l’assurance chômage se prépare, avec pour objectif de “favoriser le retour rapide en emploi”. D’ici peu, le gouvernement doit transmettre une “lettre de cadrage” aux partenaires sociaux pour établir les bases d’une négociation sur l’assurance chômage et d’autres questions, comme des modifications sur les jours fériés.
Le Premier ministre François Bayrou a exprimé, le 15 juillet, la nécessité d’entamer des discussions avec les syndicats et le patronat concernant ces réformes. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a également souligné qu’il était crucial d’affiner les conditions d’éligibilité et de déterminer la durée d’indemnisation. Cependant, la réaction des syndicats a été immédiate, dénonçant ce qu’ils appellent un “carnage total” pour les demandeurs d’emploi. Une pétition a déjà recueilli près de 275.000 signatures, reflétant une vive opposition à ces mesures.