Le New York Times poursuit Perplexity pour violation de droits d’auteur

Le journal américain The New York Times a déposé une plainte vendredi contre la startup d’intelligence artificielle (IA) Perplexity, spécialisée dans la recherche. Il s’agit de sa deuxième action en justice contre une entreprise du secteur de l’IA, après avoir déjà attaqué OpenAI et ses partenaires comme Microsoft. La plainte du Times s’inscrit dans une stratégie de longue date des éditeurs de presse, qui utilisent les recours juridiques comme levier de négociation face à la montée en puissance de l’IA.

Cette démarche intervient alors que plusieurs médias, dont le Chicago Tribune, ont également intenté des poursuites contre Perplexity cette semaine. Le journal new-yorkais accuse la startup d’offrir à ses utilisateurs des produits commerciaux qui se substituent à ses contenus, sans autorisation ni rémunération. Selon le Times, Perplexity utilise ses œuvres protégées par le droit d’auteur pour alimenter ses chatbots et autres assistants IA, en recopiant en grande partie ou en résumé le contenu original, ce qui constitue une violation manifeste de ses droits.

La société Perplexity a tenté de répondre aux revendications en lançant l’an dernier un « Programs des éditeurs » proposant une part des revenus publicitaires générés par ses outils à plusieurs médias tels que Gannett, TIME, Fortune ou encore le Los Angeles Times. En août, elle a aussi lancé Comet Plus, une offre d’abonnement à 5 dollars mensuels, dont 80% des revenus sont redistribués aux partenaires éditeurs, et a signé un accord de licence pluriannuel avec Getty Images. Cependant, ces initiatives n’ont pas dissuadé les moqueries et les accusations d’utilisation abusive de contenus sans consentement.

Le New York Times et d’autres éditeurs entendent faire payer Perplexity pour l’utilisation de leurs contenus, illustrant une tendance croissante à la confrontation juridique face à l’expansion de l’IA dans le journalisme.

Le contentieux poursuit également la critique de la méthode employée par Perplexity pour répondre aux questions des utilisateurs. La startup rassemble des informations provenant de sites et de bases de données pour générer ses réponses via ses produits de génération assistée par récupération (RAG), tels que ses chatbots et l’assistant Comet. La plainte dénonce que ces réponses reproduisent souvent le contenu original, parfois mot pour mot, notamment celui du Times, sans autorisation, ce qui porte atteinte à la propriété intellectuelle de la rédaction.

L’opposition du New York Times ne s’arrête pas là : la société accuse également la recherche sur son moteur de recherche de générer de fausses informations (hallucinations) et d’attribuer de manière erronée des contenus au journal, ce qui nuit à sa crédibilité. La plateforme Perplexity aurait également « fouillé » derrière le mur payant du journal pour proposer ses contenus en temps réel à ses clients, malgré l’absence d’autorisation légale. La responsabilité de ces agissements pourrait, selon le journal, entraîner des sanctions juridiques destinées à faire cesser ces pratiques.

Ce contentieux s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre médias traditionnels et entreprises technologiques. Depuis plus d’un siècle, des procès ont été intentés contre des nouveautés technologiques — radio, télévision, internet, réseaux sociaux — et désormais l’IA. La récente bataille judiciaire contre OpenAI, notamment autour de l’utilisation de données pour entraîner ses modèles, a précisé les limites du fair use, en particulier concernant l’utilisation de contenus piratés ou acquis illégalement. The Times espère que cette nouvelle plainte contre Perplexity renforcera la nécessité d’accords légaux pour l’utilisation de contenus protégés à des fins d’IA.

Le litige du New York Times avec Perplexity reflète une volonté de faire respecter les droits des créateurs face à l’expansion incontrôlée de l’IA et de préserver la valeur économique du journalisme original.

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