La fonction publique traverse une crise d’attractivité significative et persistante qui semble ne pas être affectée par les actuelles turbulences politiques. Pour y remédier, le ministre sortant, Stanislas Guerini, a remis en avant le concept de mérite. Ce principe est contesté, notamment à cause de processus d’évaluation jugés insuffisants.
Stanislas Guerini s’inscrit ainsi dans une filiation claire avec le président de la République qui, en début d’année 2024, avait esquissé une nouvelle réforme de la fonction publique : “Le principal critère d’avancement et de rémunération devra être, à côté de l’ancienneté, le mérite, en tout cas davantage qu’aujourd’hui.”
Cette proposition peut apparaitre, en première analyse et sous couvert d’un bon sens imparable, comme une mesure équitable visant à reconnaître, d’abord, puis à récompenser, ensuite, les agents méritants. Après tout, “tout le monde sait bien” que, dans n’importe quel collectif de travail, certains se distinguent plus que d’autres.
La mise en avant du mérite souligne la volonté de reconnaitre et de récompenser les agents qui se distinguent dans leur travail.
En effet, le principe semble parfaitement équitable et conforme aux exigences d’une société qui s‘attache – en principe du moins – à valoriser l’initiative individuelle, l’effort et la réussite. Toutefois, l’application de cette mesure s’annonce complexe dans un environnement de fonction publique où les évaluations, pour être efficaces et équitables, devront être rigoureuses, continues et transparentes.
L’enjeu de cette nouvelle orientation n’est pas uniquement la satisfaction des agents publics, mais aussi la garantie d’une administration efficace et moderne au service des citoyens. Seule l’avenir nous dira si le mérite deviendra un mot d’ordre dans la fonction publique ou s’il restera un sujet de débat.