Le mal être au travail coûte 1.900 milliards de dollars de productivité aux entreprises américaines

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L’ère post-covid a laissé des traces indélébiles et profondes chez les salariés américains, qui ont été mis sous pression par leurs employeurs. Alors que la parenthèse du Covid semble définitivement fermée pour ces salariés, les avantages gagnés au cours de cette période, comme un meilleur équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, semblent être liquidés. Face à la forte volonté des grandes entreprises d’en finir avec le télétravail, la pression sur les objectifs et la productivité, la surcharge de travail et surtout le manque de sens, une grande lassitude s’installe aujourd’hui parmi la main-d’œuvre américaine.

Que pensent alors les salariés de leur travail ? Selon une étude de l’institut Gallup relayée par Bloomberg, le désengagement et le mal-être des salariés ont augmenté au fil des ans, alors même que l’engagement était en constante progression jusqu’en 2020, année du pic de l’épidémie de covid. Cependant, dès 2021, les choses ont commencé à changer. Les salariés, mis sous pression et poussés à retourner au bureau, déclarent par exemple ne pas savoir clairement ce qu’on attend d’eux, ce qui engendre une grande frustration.

Face à la montée de désengagement et de mal-être au travail, les entreprises américaines auraient perdu environ 1.900 milliards de dollars en termes de productivité.

Selon l’étude de Gallup, en 2023, seulement un tiers des personnes interrogées ont déclaré qu’elles étaient impliquées dans leur travail, tandis que la moitié ne faisait que le strict minimum, effectuant un ‘quiet-quit’. De ce fait, il est estimé que les entreprises américaines ont perdu l’équivalent de 1.900 milliards de dollars en termes de productivité. Le Wall Street Journal avait déjà signalé dans une étude en juin dernier que 69% des travailleurs nord-américains étaient peu ou pas du tout motivés.

C’est dans ce contexte que des experts du management proposent de nouvelles méthodes pour redonner confiance, expliquer et prévenir les démissions des jeunes talents. Selon Jim Harter, mentionné par Bloomberg, le manager doit se transformer en coach, prodiguant régulièrement des conseils sur la manière de travailler avec ses collègues De l’avis de Harter, lorsque l’on explique aux employés comment collaborer les uns avec les autres, la clarté des rôles passe de 50% à environ 80%. Ce type de stratégie serait particulièrement bénéfique pour les jeunes travailleurs, plus enclins à changer d’emploi en recherche d’un équilibre travail-vie personnelle plus épanouissant.

Et qu’en est-il en France ? La dernière étude réalisée par Gallup montre que seulement 7% des salariés français s’estiment concernés par leur travail. Ce taux, qui a augmenté d’un point par rapport à la moyenne sur trois ans, place la France au 36e rang et avant-dernier du classement européen, juste devant l’Italie (5%). Ainsi, la France fait moins bien que ses voisins directs : l’Espagne (10%), le Royaume-Uni (10%), la Belgique (11%) ou encore l’Allemagne (16%). Les salariés les plus impliqués se trouvent en Roumanie (35%), en Macédoine du Nord (29%) et en Islande (26%). Selon l’étude 2019 de l’IBET (Indice de bien-être au travail), un salarié français désengagé coûterait en moyenne 14.580 euros par an à son entreprise.

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