Face à la gravité de la situation, un nouveau plan interministériel visant à lutter contre l’illettrisme et l’illectronisme en Outre-mer a été lancé pour la période 2025-2028. Porté par la Direction générale des outre-mer (DGOM), ce dispositif s’inscrit dans une démarche structurée sur trois ans, dont la mise en œuvre s’appuie sur un diagnostic partagé réalisé en collaboration avec les préfets, les organismes de formation et les opérateurs de compétences (Opco). Toutefois, aucun budget précis n’a été communiqué à ce stade, laissant planer une incertitude quant aux moyens qui seront mobilisés pour atteindre les objectifs fixés.
Les chiffres révélés par cette étude sont alarmants : jusqu’à 25 % de la population mahoraise est touchée par l’illettrisme, une proportion qui dépasse 20 % en Guyane et s’élève à environ 12 % à La Réunion. La situation est également préoccupante dans d’autres territoires ultramarins, avec 9 % en Guadeloupe et 8 % en Martinique. Ces taux, deux à cinq fois supérieurs à ceux observés dans l’Hexagone, soulignent la nécessité d’une action renforcée pour remédier à ces disparités éducatives et numériques, considérées comme des freins majeurs à l’inclusion sociale et économique.
Pour répondre à cette crise, un plan stratégique structuré autour de six axes prioritaires a été élaboré. Parmi ces axes figurent le systématisme du repérage des personnes concernées, la facilitation de l’accès aux savoirs de base, ainsi que la communication et la sensibilisation des populations et des acteurs locaux. L’objectif est de mettre en place des dispositifs adaptés, pérennes et efficaces pour réduire durablement ces seuils d’illettrisme et d’illectronisme, tout en favorisant l’autonomie des territoires dans la gestion de cette problématique complexe.
Les enjeux sont cruciaux, et bien que le financement précis reste à déterminer, cette initiative marque un pas essentiel vers une réduction des inégalités éducatives dans les Outre-mer.
Ce nouveau plan s’inscrit dans une logique de coordination interministérielle visant à mobiliser l’ensemble des acteurs concernés, publics et privés, autour d’un objectif commun : améliorer significativement le taux d’alphabétisation et d’acquisition des compétences numériques dans ces régions éloignées. La réussite de ce dispositif dépendra en partie de la manière dont la mobilisation des ressources sera structurée et de la capacité à répondre aux besoins spécifiques de ces territoires, souvent confrontés à des défis socio-économiques importants.
