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Une proposition de loi a été déposée pour faciliter l’accès à l’acompte sur salaire, une solution qui pourrait permettre à certains salariés d’éviter les agios en cas de découvert. Demander un acompte sur salaire pour s’éviter un découvert ou un crédit à la consommation : cette pratique très courante dans les pays anglo-saxons prend son essor en France et pourrait être facilitée grâce à une proposition de loi déposée début juin.
Plusieurs start-up se sont lancées ces dernières années sur ce marché prometteur, mais encore naissant dans l’Hexagone par rapport aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Les salariés des entreprises qui adhèrent à leurs services peuvent ainsi, à tout moment – en quelques clics sur une application mobile – accéder aux sommes qu’ils ont déjà gagnées au cours du mois. “Il y a une forte augmentation des demandes qui est due à l’inflation de ces dernières années et donc à l’effritement du pouvoir d’achat”, souligne auprès de l’AFP Yann Le Floc’h, PDG et cofondateur de Stairwage, une des entreprises présentes sur le secteur.
“Si cela devient démocratisé et systématique, que c’est un droit, moins de salariés auront honte.”
Rappelant que 7 milliards d’euros d’agios et de frais bancaires sont payés en moyenne chaque année par les Français en raison de découverts, il estime que “donner accès à son propre salaire, ce n’est pas une faveur, c’est du bon sens social”. Car si “le salaire est mensuel, les dépenses sont quotidiennes, et nous proposons une solution sociale pour accompagner les salariés à gérer leur salaire au plus proche de leurs besoins”, argumente-t-il. Cette demande ne vient pas uniquement des employés, mais également des entreprises qui cherchent à offrir des avantages au-delà du salaire traditionnel.
Stairwage, Spayr et leurs concurrents avancent ainsi l’argent aux salariés et sont remboursés à la fin du mois par l’entreprise cliente. Le dispositif est facturé à l’employeur via un abonnement mensuel par salarié, qui peut être dégressif en fonction de l’effectif, ou via un forfait à l’utilisation. Spayr fait état d'”à peu près 25% de demandeurs récurrents d’acompte sur le nombre total de salariés” des entreprises adhérentes à son service. Le besoin en cash entre deux payes ne porte pas sur des montants démesurés, la demande moyenne étant de 180 euros, tandis que le découvert bancaire moyen en France est autour de 230 euros.
L’acompte sur salaire est déjà un dispositif légal, inscrit dans le code du travail, mais la proposition de loi du député Jean Laussucq vise à “assouplir le dispositif” en vigueur pour “donner aux actifs la possibilité d’avoir un recours plus simple, plus souple, plus instantané au salaire qu’ils ont généré”. Cela inclut la possibilité de fractionner jusqu’à cinq fois par mois le versement d’acomptes, tout en restant dans la limite de 50% du salaire. Ce changement pourrait jouer un rôle essentiel pour de nombreux salariés qui se retrouvent souvent en difficulté financière, surtout en période d’inflation.
Bien que l’adoption de cette proposition de loi “pourrait être une vraie avancée sociale”, elle doit s’accompagner d’un encadrement strict pour éviter les abus. Selon Nabil Azzouz, trésorier général de la fédération FO-FGTA, “il est essentiel que cela ne soit pas perçu comme une aide, mais comme un droit qui doit devenir normalisé dans le milieu du travail. Moins de salariés auront honte de demander un acompte si cela devient un usage courant.” Ainsi, le paysage du travail en France pourrait évoluer vers une plus grande flexibilité et une meilleure gestion des salaires pour s’adapter aux réalités économiques.”
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