Selon l’étude annuelle de Mercer, les employeurs ont opéré un changement significatif dans leur approche des augmentations salariales, réduisant l’enveloppe budgétaire globale tout en privilégiant des augmentations individuelles. En cette année, les revalorisations médiantes s’établissent à 2,5%, contre 4% l’année précédente. Ce recul s’accompagne d’une volonté des entreprises de se concentrer davantage sur la performance individuelle plutôt que sur des augmentations collectives, un phénomène qui pourrait marquer un retour à un modèle pré-Covid.
« On sort de trois années d’augmentations importantes des rémunérations en raison de la crise inflationniste », précise Benoît Serre, ancien vice-président de l’association nationale des DRH sur BFM Business. En effet, la décélération de l’inflation a modifié les priorités salariales des entreprises, qui cherchent désormais à aligner les salaires sur la performance et la rareté des compétences. Sophie de Heer, consultante en rémunération chez Mercer France, souligne également que ce nouveau schéma met l’accent sur la sélectivité des augmentations, apportant une valorisation des individus qui se démarquent par leurs résultats.
“Cette politique, qui consiste à réserver un peu plus d’argent aux augmentations individuelles, devrait perdurer dans les années à venir, sous réserve de crise inflationniste.”
La difficulté de recruter pour certains métiers en tension est également un facteur clé qui motive cette approche individualisée. Dans un environnement qualifié de « guerre des talents », les entreprises sont incitées à fidéliser leurs employés et à offrir des augmentations attractives à ceux dont les compétences sont les plus recherchées. Cette tendance semble solide et pourrait se prolonger si les conditions de marché restent favorables.
Benoît Serre recommande donc aux salariés de rester proactifs en matière d’évaluation de leur rémunération. Les entretiens individuels et la conclusion de projets réussis sont des moments privilégiés pour évoquer des demandes d’augmentations, en exploitant la valeur ajoutée qu’ils apportent à l’entreprise. En mettant en avant leurs réussites et leur contribution au bon fonctionnement de l’organisation, les employés disposeront d’arguments solides pour justifier leurs attentes salariales.
En somme, alors que l’économie évolue et que les pressions inflationnistes s’atténuent, les DRH redéfinissent leurs stratégies de rémunération, plaçant la performance et la rareté des métiers au centre de leurs choix. Ce changement d’orientation incite les salariés à participer activement à leur valorisation, en prenant en main leur avenir professionnel et en se positionnant comme des acteurs incontournables au sein de leurs équipes.