« Cette réforme, j’en ai rêvé ! Pour la montée en compétences, la reconnaissance des métiers, la pluridisciplinarité des équipes. Mais quand je vois ce qui se prépare, je suis dépitée, ça ne va faire que rajouter de la complexité », regrette Dafna Mouchenik, directrice de structure, à la tribune des Assises de l’aide à domicile, qui se sont tenues le 19 novembre dernier. Elle n’est pas la seule à exprimer son scepticisme envers la réforme des « services autonomie à domicile ».
Pourtant, cette réforme a pour objectif de répondre à une demande largement partagée : permettre à l’usager d’avoir un interlocuteur unique pour ses prestations d’aide et de soins. Un objectif qui semble faire l’unanimité, mais dont l’application concrète suscite des réserves.
En pratique, cette réforme va mettre en place deux types de « services autonomie à domicile » (SAD). D’une part, des SAD mixtes proposeront de l’aide et des soins. D’autre part, des SAD se concentreront uniquement sur des prestations d’aide. L’objectif est de faciliter le parcours de l’usager en rendant les services plus accessibles et mieux adaptés à leurs besoins.
Un objectif partagé, une application qui suscite des réserves, la réforme des SAD ne semble pas faire consensus sur le terrain.
Cependant, cette réorganisation des services inquiète certains professionnels du secteur. Pour eux, cette réforme pourrait entraîner une complexification des parcours, tant pour les professionnels que pour les usagers. Ils redoutent notamment une bureaucratisation accrue et des conditions de travail plus difficiles.
Le défi majeur de cette réforme sera donc de concilier l’aspiration à une meilleure organisation des services d’aide à domicile avec les réalités et les contraintes du terrain. Un challenge de taille que tous les acteurs du secteur vont devoir relever ensemble pour le bien-être des usagers.