La moitié d’entre eux travaillent, 18% ont obtenu une rupture conventionnelle: qui sont les chômeurs aujourd’hui en France?

Illustration générée par intelligence artificielle

Dans une étude inédite intitulée « Au-delà des préjugés », l’Unédic dévoile une typologie détaillée des allocataires de l’Assurance chômage, qui remet en question certaines idées reçues sur les chômeurs en France. Publiée le 5 novembre, cette étude révèle que la moitié des demandeurs d’emploi ont accédé aux allocations suite à la fin d’un contrat, principalement des CDD, tandis que l’autre moitié a été touchée par des ruptures de contrat, telles que les licenciements ou les ruptures conventionnelles.

À la fin de l’année 2024, près de 3,8 millions de personnes étaient prises en charge par l’Assurance chômage. Cependant, seulement 2,7 millions d’entre elles ont perçu une indemnisation en décembre. Parmi ces allocataires, 1,9 million se sont retrouvés au chômage après un ou plusieurs CDD ou missions d’intérim, tandis que l’autre moitié a été prise en charge suite à un licenciement économique, une rupture conventionnelle, ou d’autres motifs.

L’étude met en lumière la diversité des profils des chômeurs, soulignant que la moitié des allocataires travaille, et que 18% d’entre eux ont bénéficié d’une rupture conventionnelle.

En analysant de plus près les raisons qui poussent les allocataires vers le chômage, l’étude révèle des données particulièrement intéressantes. Par exemple, 21% des allocataires sont en fin de contrat à durée déterminée (CDD) et 13% en fin de mission d’intérim. En revanche, seulement 5% des demandeurs d’emploi sont devenus chômeurs suite à un licenciement économique. Les autres motifs incluent des licenciements pour inaptitude (5%), des licenciements pour faute (9%) et des ruptures conventionnelles (18%), qui sont actuellement scrutées par le gouvernement en raison de leur coût pour les finances publiques.

Les profils démographiques des allocataires montrent également des disparités. Les licenciés pour inaptitude sont souvent titulaires d’un CAP ou d’un BEP, tandis que les diplômés du supérieur ont tendance à se retrouver davantage parmi les fins de période d’essai et les démissions pour reconversion. Une majorité de ceux qui bénéficient de ruptures conventionnelles sont âgés de 30 à 40 ans, en opposition aux licenciements économiques, qui concernent majoritairement des personnes autour de 60 ans.

Une autre révélation majeure de cette étude est que près de la moitié des allocataires de l’Assurance chômage sont en réalité en emploi. Cette proportion atteint 82% parmi les intermittents du spectacle et reste élevée (74%) chez les employés travaillant pour des particuliers. En revanche, la situation est plus délicate pour ceux qui ont été licenciés pour inaptitude, où seulement 33% sont en activité. Les montants des allocations, eux, varient considérablement, de 27 euros net par jour pour un alternant à 69 euros pour un frontalier, cette dernière catégorie pesant particulièrement sur les finances de l’Unédic avec un déficit estimé à 800 millions d’euros par an.

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