« La loi du 5 septembre 2018 est passée à côté des transitions professionnelles », a souligné Sabrina Dougados, avocate associée chez Littler France, lors de la 19e Université d’hiver de la formation professionnelle le 23 janvier 2025. Cet avis rejoint celui exprimé la veille par Astrid Panosyan, ministre du Travail et de l’Emploi, mettant en lumière l’échec des dispositifs de reconversion professionnelle. Ces déclarations ont été faites dans le cadre d’une table ronde sur le thème : « Compétences en entreprise : les enjeux et défis RH ».
Les Transitions collectives (Transco) ont permis seulement « 800 reconversions » par an et le programme Pro-A a eu « moins de 10 000 » bénéficiaires. Ces chiffres révèlent une situation inquiétante, compte tenu du nombre croissant de travailleurs qui cherchent à se requalifier ou à changer de domaine professionnel.
« À l’époque du congé individuel de formation, supprimé par la loi Avenir professionnel de 2018, 50 000 personnes se reconvertissaient à leur initiative. Mais le patronat n’en voulait pas, et ne l’a jamais accepté.»
Cette réaction de l’industrie contraste fortement avec la demande croissante des travailleurs d’accéder à des formations professionnelles. La nécessité de réadapter les travailleurs aux nouvelles exigences du marché du travail est d’autant plus urgente face à l’évolution rapide des technologies et des compétences requises.
A la lumière de ce constat inquiétant, il apparait nécessaire de repenser la stratégie nationale en matière de formation et de reconversion professionnelle. En soutenant de manière plus efficace les transitions professionnelles, il est possible de répondre non seulement aux besoins des travailleurs, mais aussi de l’économie. Il reste maintenant à voir comment les responsables politiques et les leaders du secteur réagiront face à ce défi.