Dans un monde marqué par l’instabilité et les crises multifactorielles, la formation professionnelle émerge comme une solution viable pour lutter contre la pauvreté, particulièrement dans les pays fragilisés. Cette constatation a été au cœur des discussions lors de la rencontre consacrée à la formation professionnelle et à l’insertion, organisée par l’Afpa le mardi 30 septembre. Les experts présents ont mis en lumière le potentiel transformateur de la formation pour les jeunes, souvent laissés pour compte dans un contexte économique difficile.
Fatou-Elise Ba, chercheuse et responsable du programme sécurité humaine à l’Institut des relations internationales et stratégiques, a souligné que la formation professionnelle représente une réponse aux défis de sécurité humaine, notamment en Afrique de l’Ouest. Le continent se trouve en effet face à un paradoxe : alors que jusqu’à 60% de sa population a moins de 25 ans, plus de la moitié de cette jeunesse est confrontée à des taux de chômage alarmants. Cela crée un vide dans lequel la formation pourrait jouer un rôle crucial, en fournissant aux jeunes les compétences recherchées par le marché du travail.
La formation professionnelle pourrait devenir un outil essentiel pour renforcer la cohésion sociale et économique dans les pays en crise.
Ainsi, la demande en compétences techniques et professionnelles est en forte augmentation, soulignant l’importance de répondre à cette attente par des politiques publiques adéquates. Toutefois, le défi réside également dans la capacité des États touchés par des crises à fournir des services sociaux de base. Dans de nombreux cas, ces États sont incapables de répondre aux besoins fondamentaux de leur population, ce qui rend d’autant plus crucial le développement de solutions alternatives telles que la formation professionnelle.
Les experts estiment que la formation professionnelle ne se limite pas uniquement à l’acquisition de compétences techniques, mais elle peut également renforcer la cohésion sociale. En offrant aux jeunes des perspectives d’avenir, elle pourrait contribuer à stabiliser des régions fragilisées et à prévenir des conflits. En somme, la formation devient ainsi une forme de “soft power”, qui permet de bâtir des sociétés plus résilientes, en rendant les jeunes acteurs de leur propre développement.
En conclusion, la prise de conscience croissante des enjeux liés à la formation professionnelle pourrait transformer la manière dont nous abordons la lutte contre la pauvreté dans les pays en crise. Les décideurs devront s’engager à prioriser la formation comme un levier de développement durable, afin d’exploiter tout son potentiel et d’en faire un vecteur de changement social positif.