La France a vécu une désindustrialisation beaucoup plus massive que ses voisins européens, produisant des répercussions importantes sur l’économie du pays. Un rapport récent de la Cour des comptes, publié fin novembre, tente d’évaluer les conséquences de cette stratégie sur l’industrie française. Dans ce contexte, l’examen du déclin du niveau en mathématiques et son impact en terme de compétences et d’emploi est particulièrement révélateur.
La Cour, qui fait le point sur dix ans de politiques publiques de soutien à l’industrie, présente des résultats pour le moins contrastés. Malgré des initiatives sectorielles et transversales visant à améliorer la compétitivité-coût (incluant le coût du travail et la fiscalité) et la compétitivité hors coût (formation – compétences, recherche-développement et innovation), la stratégie française s’avère dépourvue d’une coordination effective et d’une articulation avec la politique européenne.
“Si les aides à l’industrie sont passées de 17 milliards d’euros par an entre 2012 et 2019 à 26,8 milliards entre 2020 et 2022, leur ciblage et leur efficacité restent inégaux, à l’exception de secteurs spécifiques comme l’aéronautique.”
C’est au niveau de la formation que ce manque de coordination se fait le plus ressentir. Les efforts français en matière de formation dans le domaine de l’industrie ne se sont pas avérés suffisants pour compenser la baisse du niveau en mathématiques et donner aux travailleurs les compétences nécessaires pour exceller dans l’industrie moderne. Un effort plus ciblé en matière de formation pourrait être la clé pour renverser la tendance.
Pour conclure, il est clair qu’une coordination accrue entre les efforts nationaux et européens – couplée à une amélioration ciblée des compétences et de la formation – pourrait aider à remettre l’industrie française sur le chemin de la compétitivité. La route est encore longue, mais avec une stratégie claire et cohérente, l’avenir de l’industrie française pourrait être plus lumineux.