« J’ai vu des conducteurs de 65 ans en Norvège très contents de conduire leur tram » : Jean-Pierre Farandou estime que pour que les Français travaillent plus, il faut améliorer la satisfaction au travail

Le nouveau ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, ancien PDG de la SNCF, tire la sonnette d’alarme sur la question de la pénibilité au travail et son impact sur le contexte de la réforme des retraites de 2023. Selon lui, cette réforme n’a pas suffisamment pris en compte la réalité des conditions professionnelles, notamment la nécessité d’améliorer la qualité de vie des travailleurs en fin de carrière.

Lors d’une interview, il a souligné que beaucoup de salariés en France, à l’approche de 60 ans, ne rêvent que de partir à la retraite. Pour lui, le vrai enjeu réside dans la satisfaction au travail, la relation au management, les conditions de rémunération, la progression de carrière ou encore la promotion interne. Il insiste sur l’importance de repenser le modèle de travail pour préserver la santé mentale et physique des travailleurs, en particulier ceux qui exercent des métiers pénibles.

La clé pour que les gens arrivent en meilleure forme mentale et physique en fin de carrière est de travailler sur leur bien-être et leur satisfaction au travail.

Parmi les critiques formulées à l’encontre de la réforme, Farandou déplore qu’elle soit passée à côté de la notion de pénibilité, un aspect essentiel selon lui. Il rappelle que les partenaires sociaux étaient proches d’un accord sur ce sujet, et il reste optimiste quant à une issue favorable, notamment par la tenue d’une nouvelle conférence sociale. L’objectif est de favoriser le dialogue social sans la pression inhérente aux négociations sur la réforme des retraites.

Malgré cela, la récente conférence sociale, censée réunir syndicats et patronat, a été marquée par des difficultés, notamment l’absence de la CGT et la sortie du Medef. Jean-Pierre Farandou souhaite néanmoins convaincre Patrick Martin, président du Medef, de revenir à la table de négociation pour discuter du modèle productif en France. Il prône une approche plus qualitative du travail plutôt qu’une simple extension des heures, insistant sur le fait que travailler mieux peut aussi favoriser la jeunesse et les seniors.

Convaincu que “tout l’inverse du conclave sur les retraites”, cette démarche vise à instaurer un climat propice à la négociation dans un contexte difficile, marqué par le décortiquage des projets de loi de finances par le Parlement. Jean-Pierre Farandou espère que le Medef reviendra à la table des discussions une fois la période budgétaire terminée, afin de transformer le modèle de travail français vers plus de durabilité et de bien-être.

Le ministre croit en la possibilité d’une convergence sérieuse entre partenaires sociaux pour bâtir un avenir du travail plus équilibré en France.

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