En France, près d’un actif sur trois se trouve dans la position délicate d’aidant, apportant un soutien quotidien à un proche dépendant. Un récent sondage réalisé par l’Ifop pour la Macif met en lumière les défis auxquels ces aidants sont confrontés, notamment ceux qui exercent également dans le secteur de la santé. Bien que leur formation professionnelle leur confère des avantages indéniables dans leur rôle d’aidant, cette dualité peut engendrer un épuisement tant personnel que professionnel.
Selon l’étude, ces aidants-soignants estiment en majorité que leur métier leur permet d’être mieux équipés pour gérer les besoins de leurs proches, avec des compétences en communication et en coordination des soins particulièrement mises en avant. Toutefois, ce double engagement entraîne un coût émotionnel et physique élevé. Près de 88% des aidants de ce secteur rapportent un impact sur leur santé, évoquant des problèmes tels que le stress, l’anxiété ou une fatigue professionnelle excessive.
“Être aidant et travailler dans le monde de la santé renforce la perception de la pénibilité et du stress professionnel de manière encore plus significative que dans les autres secteurs d’activité.”
Violette, médecin, exprime le dilemme auquel fait face cette catégorie : “Comme j’étais médecin, c’était logique que ce soit moi qui m’occupe du suivi médical de mon père.” Un sentiment de désignation qui alourdit la charge de responsabilité pesant sur ces professionnels. En effet, 69% des aidants-soignants ressentent une pression supplémentaire de la part de leur entourage, renforçant leur sentiment d’isolement et leur obligation de prise en charge.
Ce contexte difficile se traduit par des hauts niveaux d’épuisement, avec 67% des répondants déclarant avoir été confrontés à cette réalité. La profession, souvent féminisée, est également marquée par des contraintes spécifiques comme le travail de nuit. Un constat alarmant se dessine : la passion pour leur métier semble étroitement liée à une précarité dans leur bien-être général, le sentiment de pénibilité étant ressenti par 72% d’entre eux qui jonglent entre leur carrière et leur rôle d’aidant.
Les conséquences de cette situation sont multiples et alarmantes, non seulement pour la santé mentale de ces aidants-soignants, mais aussi pour leur qualité de vie dans son ensemble. Ce phénomène mérite une attention particulière de la part des décideurs politiques et des employeurs, afin de mettre en place des mesures de soutien adaptées aux réalités vécues par ces acteurs essentiels de notre société.
