La réduction des aides de l’État à l’apprentissage en 2025 a eu des effets marquants sur le marché de l’emploi, avec une baisse significative des offres d’emplois en alternance. À la mi-septembre, des étudiants se retrouvent sans contrat, après avoir multiplié les candidatures. Gabriella, 20 ans, en est un exemple frappant : “J’ai envoyé plus de 100 candidatures, j’y ai passé tout mon été, je suis à deux doigts d’abandonner.” Son désespoir est partagé par de nombreux jeunes qui, cette année, peinent à accéder à la formation en alternance tant convoitée.
Ces difficultés sont corroborées par d’autres témoignages. Katline, qui recherche une alternance en marketing digital, lamentait les refus qu’elle reçoit des entreprises : “Cette année c’est fini, alors que les années précédentes, elles prenaient des alternants.” Les raisons de cette situation sont à chercher dans les changements drastiques des aides de l’État, qui ont vu leur montant réduire drastiquement. Les bourses sont passées de 6.000 euros à 2.000 euros pour les grandes entreprises et de 5.000 euros pour les petites, ce qui impacte directement le recrutement.
Une baisse des aides qui entraîne des effets indésirables sur l’insertion professionnelle des jeunes talents.
Selon l’Insee, l’annonce de cette baisse des aides entraînera la disparition d’environ 65.000 postes d’alternants d’ici la fin de l’année. Ainsi, la tendance est particulièrement alarmante : dès janvier, le site d’offres d’emploi Indeed indique que les annonces en apprentissage ont commencé à diminuer, avec une baisse de 15% des offres constatée en août 2025 par rapport à l’année précédente. Ce phénomène touche plus durement les petites et moyennes entreprises (PME) que les grands groupes, qui continuent à recruter malgré la réduction des aides.
Les PME, en revanche, ressentent ces réductions de manière plus aiguë, entraînant une série de conséquences sur le marché de l’emploi. Les secteurs du marketing, de la comptabilité, de la communication et de la construction sont particulièrement touchés. Le volume global d’offres d’alternance a chuté de 22% entre mai et juillet 2025, tandis que les candidatures continuent d’affluer, avec une hausse de 7% des demandes selon Jobteaser. Ce déséquilibre croissant se traduit par un véritable sentiment d’angoisse parmi les étudiants, qui craignent de ne pas pouvoir poursuivre leur formation.
Pour beaucoup d’étudiants, la situation atteint un point critique. Gabriella confie que, parmi ses camarades, seules trois personnes sur vingt-cinq ont trouvé une alternance. “Si je ne trouve pas, je ferai une année sabbatique,” explique-t-elle, soulignant l’angoisse que suscite la nécessité de financer ses études. La réduction des aides à l’apprentissage, donc, pourrait avoir des conséquences durables sur la qualité d’insertion professionnelle des jeunes et exacerber les risques de chômage. Comme le souligne Éric Gras, il est crucial de surveiller les décisions politiques à venir, car d’autres réductions d’aides pourrait survenir.