La réduction des aides de l’État à l’apprentissage prévue pour 2025 a engendré des conséquences notables sur le marché de l’alternance. De nombreux étudiants se retrouvent ainsi désarmés, face à une offre d’emplois en très forte baisse. Gabriella, 20 ans, témoigne de sa lutte acharnée pour trouver un contrat en tant qu’assistante commerciale : “J’ai envoyé plus de 100 candidatures. J’y ai passé tout mon été, je suis à deux doigts d’abandonner.” Comme elle, plusieurs étudiants se heurtent à un mur, alors même qu’ils pensaient pouvoir profiter des avantages de l’alternance.
Dans le contexte actuel, les entreprises sont peu nombreuses à recruter des alternants. Katline, en quête d’une alternance en marketing digital, confie : “J’appelle aussi des entreprises, je me déplace, je fais tout ce que je peux pour trouver, sans succès.” La situation est d’autant plus alarmante que des statistiques récentes mettent en lumière une diminution drastique des postes disponibles : environ 65.000 postes sont sur le point de disparaître d’ici la fin de l’année, principalement en raison de la réduction des aides publiques.
La situation pourrait continuer à se dégrader si aucune mesure n’est prise pour soutenir le marché de l’alternance.
Selon l’Insee, la situation ne s’est pas améliorée, avec une diminution de 15% des offres d’apprentissage sur le mois d’août 2025 par rapport à l’année précédente. Bien que les grandes entreprises continuent à maintenir leur volume d’alternants, les petites et moyennes entreprises (PME) subissent de plein fouet cette baisse des aides. Eric Gras, spécialiste du marché du travail, souligne que pour ces structures, même une réduction d’un millier d’euros peut peser lourd sur leurs finances. Cela se traduit par une baisse de 85% des offres de contrats d’apprentissage en PME, par rapport à l’année précédente sur des plateformes comme Jobteaser.
Cette frilosité accentue l’angoisse parmi les étudiants à la recherche d’une alternance. Le stress est palpant, comme l’indique Gabriella : “Dans ma classe, seules trois personnes sur 25 ont trouvé, on a tous très peur.” Ne pas décrocher un contrat peut avoir des conséquences dramatiques pour leur parcours académique et professionnel, car la formation en alternance est souvent conditionnée à un poste en entreprise. Avec des frais de scolarité atteignant 8.000 euros, de nombreux étudiants risquent de devoir abandonner leurs études, rendant leur avenir incertain.
En conclusion, la situation actuelle pourrait laisser des étudiants sans ressources et sans formation. Éric Gras avertit que les décisions du futur gouvernement devront être observées de près, car une nouvelle réduction des aides pourrait aggraver la crise actuelle. Les jeunes talents aspirant à s’insérer sur le marché de l’emploi sont en danger, et l’impact à long terme de cette situation sur leur parcours reste à déterminer.