Les inégalités femmes/hommes persistantes au-delà de la vie professionnelle continuent de se manifester. La retraite est un autre domaine où ces disparités sont marquées. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’entreprise RHtech Sapiendo a souligné l’importance de s’attaquer aux inégalités de genre en matière de retraite, mettant en lumière que ces disparités ne devraient pas être inévitables. Malgré un départ à la retraite légèrement plus tardif pour les femmes, avec un âge moyen de 63 ans contre 62 ans et 2 mois pour les hommes en 2021, les pensions perçues par les femmes restent nettement inférieures, de 31% en moins par rapport à celles des hommes.
Ces écarts de pension entre hommes et femmes restent importants, bien qu’ils tendent à se réduire avec le temps. La retraite reflète les carrières professionnelles mais les écarts observés ne sont pas seulement le reflet de différences de rémunération durant la vie active. La préparation à la retraite, moins rigoureuse chez les femmes que chez les hommes, joue également un rôle crucial dans ces inégalités.
“Les disparités de pension à la retraite vont se réduire progressivement, grâce à une augmentation du taux d’activité chez les femmes et à une préparation adéquate à la retraite.”
Il est crucial de nuancer les inégalités en matière de retraite en fonction des générations et de l’évolution des carrières. Avec un taux d’activité des femmes en hausse — passant de 69 % pour celles nées en 1945 à 86 % pour celles de 1975 — et des durées d’assurance désormais plus longues, l’écart d’âge de départ à la retraite devrait se résorber. La réforme des retraites de 2023, qui repousse l’âge légal de départ à 64 ans, devrait également contribuer à harmoniser l’âge de départ entre les sexes pour les générations futures.
Les disparités actuelles de pension, où les retraitées perçoivent en moyenne 40% de moins que les hommes, devraient se réduire progressivement. Un écart qui était de 40% pour les générations précédentes est tombé à 31% pour celles partant en retraite en 2021. Une projection d’ici 2060 pour la génération 2000 laisse entrevoir une réduction à environ 6% d’après le Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Cette évolution positive témoigne d’un progrès vers la réduction des inégalités de genre à la retraite, soulignant l’importance d’une préparation adéquate et d’une prise de conscience des défis spécifiques rencontrés par les femmes dans ce domaine.
Les inégalités de genre dans le domaine de la retraite sont attribuables à des facteurs à la fois visibles et moins apparents. Parmi les causes palpables, on note principalement des écarts salariaux horaires, avec des femmes gagnant en moyenne moins que les hommes, un volume d’heures travaillées inférieur du fait des responsabilités familiales ou personnelles conduisant à un temps partiel plus fréquent chez les femmes, ainsi que des interruptions de carrière plus significatives, souvent dues à des congés maternité ou à la prise en charge de proches. Au-delà de ces facteurs évidents, existent des causes plus subtiles qui exacerbent ces inégalités. Une différence notable réside dans la manière dont les femmes abordent la préparation de leur retraite comparativement aux hommes.