Depuis le 1er avril 2025, les indemnités journalières versées en cas d’arrêt de travail par l’Assurance maladie sont désormais plafonnées à 1,4 fois le Smic. Ce nouveau plafond représente une baisse significative comparée au précédent, fixé à 1,8 fois le Smic, et modifie de façon notable le montant maximal perçu chaque jour. Désormais, ce dernier s’élève à 41,47 euros bruts, contre 53,31 euros bruts auparavant. L’indemnisation demeure calculée sur la base de 50% du salaire journalier de référence, lui-même déterminé par la moyenne des salaires bruts obtenus au cours des trois derniers mois.
Cette réforme ne change rien pour les salariés rémunérés en dessous de 1,4 Smic. En revanche, elle impacte tous ceux dont le salaire brut dépasse 2 522,57 euros. Un salarié payé à 1,8 Smic pourrait ainsi perdre jusqu’à 355 euros bruts sur un mois complet d’arrêt maladie. Pour les salariés aux revenus variables, tels que les intérimaires ou les saisonniers, la période de référence pour le calcul de l’indemnisation se base désormais sur les douze derniers mois.
Ce changement marque un tournant dans la gestion du risque maladie en entreprise. Il transfère une partie du coût de la protection sociale vers les régimes privés, tout en appelant à une réflexion plus large sur la prévention des arrêts de travail.
Ce nouveau plafonnement ne s’applique cependant qu’aux arrêts maladie classiques. Les arrêts dus à un accident du travail ou à une maladie professionnelle sont indemnisés selon d’autres modalités. Le délai de carence reste aussi inchangé, les indemnités journalières n’étant versées qu’à partir du quatrième jour d’arrêt dans le secteur privé. Cette mesure a été justifiée par le gouvernement au regard de la forte augmentation des dépenses liées aux arrêts maladie, estimées à plus de 17 milliards d’euros fin 2024. L’objectif serait de réduire les dépenses publiques de 400 à 600 millions d’euros par an.
D’autre part, cette réforme pourrait impliquer une hausse indirecte des charges pour les entreprises qui doivent garantir après 7 jours de carence, un maintien de salaire à 90% pour les salariés justifiant d’au moins un an d’ancienneté. Avec cette diminution du plafond d’indemnisation, la part à la charge des entreprises pourrait s’alourdir.