Selon des informations relayées par BFM Business, le Medef, première organisation patronale en France, a confirmé sa participation aux négociations concernant la convention d’assurance-chômage. Cette dernière se concentrera principalement sur le sujet sensible des ruptures conventionnelles, un levier clé pour la gestion des départs négociés dans le secteur privé. Après avoir initialement boycotté la première réunion organisée à l’Unédic le 3 décembre, le Medef a finalement décidé de prendre part aux discussions, évitant ainsi de laisser une chaise vide autour de la table.
Ce revirement s’inscrit dans le contexte d’un bras de fer plus large entre le gouvernement et le patronat autour des économies à réaliser sur le fonds d’assurance-chômage. La précédente lettre de cadrage, envoyée par l’ancien Premier ministre François Bayrou, visait des économies comprises entre 2 et 2,5 milliards d’euros par an entre 2026 et 2029. Cependant, face à la contestation massive, le gouvernement actuel, sous la direction de Sébastien Lecornu, a décidé de revoir ces objectifs à la baisse, en affirmant que l’important était désormais de parvenir à au moins 400 millions d’euros d’économies, avec des effets concrets dès 2026.
“Le gouvernement mise sur des économies ciblées autour des ruptures conventionnelles, tout en évitant d’imposer un objectif trop ambitieux qui pourrait compromettre le dialogue social.”
Le Medef, de son côté, insiste sur la nécessité d’atteindre une économie d’au moins 1 milliard d’euros, en agissant sur des paramètres clés comme la durée minimale de travail pour bénéficier des allocations ou la durée d’indemnisation. La position patronale demeure donc ferme face aux propositions du gouvernement. Malgré cette opposition, l’objectif partagé est de conclure un accord lors de ces négociations, afin d’assurer une mise en place efficace avant la fin janvier 2026, permettant ainsi de clarifier et de stabiliser le dispositif pour les années à venir.
Alors que ces négociations s’annoncent difficiles, le gouvernement espère obtenir un compromis qui conciliant les contraintes de finances publiques et les réalités du marché du travail. La partie patronale reste très attentive à la préservation des modalités d’indemnisation, tout en étant consciente des enjeux d’économies nécessaires pour le futur de la branche assurance-chômage. La dynamique de ces échanges déterminera probablement la trajectoire de la régulation de l’indemnisation chômage en France pour les années à venir.
