Le gouvernement français a décidé de revaloriser le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) de 1,18% à compter du 1er janvier prochain. Cette augmentation mécanique, conforme aux recommandations du groupe d’experts sur le Smic, portera le Smic à 1 823,03 euros brut par mois, soit environ 12,02 euros brut de l’heure. Selon des sources syndicales, cette décision n’inclura pas de “coup de pouce” supplémentaire, maintes fois évoqué dans le passé pour augmenter davantage le pouvoir d’achat des salariés à faibles revenus.
La décision a été communiquée par le directeur général du Travail lors d’une réunion avec les partenaires sociaux, en réponse aux recommandations du groupe d’experts qui a publié dans son rapport 2025 une position ferme à ce sujet. Les spécialistes ont conseillé de s’en tenir strictement à l’augmentation automatique, estimée à environ 1,4%, correspondant à une inflation proche de 1%. La hausse effective de 1,18% sera donc légèrement inférieure à cette prévision, ce qui témoigne d’une politique prudente face à la situation économique actuelle.
La prudence prévaut, le gouvernement choisit de respecter la mécanique d’indexation automatique, sans surcroît pour la revalorisation du Smic.
Depuis sa création en 2008, le groupe d’experts n’a jamais recommandé d’augmenter le Smic par un coup de pouce supplémentaire, privilégiant la stabilité et une indexation cohérente avec l’inflation. Sur le plan européen, le salaire minimum français demeure parmi les plus élevés, représentant environ 62,5% du salaire médian et 50,4% du salaire moyen. Cette forte progression au fil des années a également contribué à comprimer l’échelle salariale, suscitant parfois des débats sur la compétitivité et l’échelle des rémunérations.
Malgré la stabilité en France, certains pays comme l’Allemagne prévoient d’augmenter significativement leur salaire minimum dans les années à venir, ce qui pourrait reconfigurer le paysage européen des rémunérations minimales. La position de la France, en maintenant un niveau élevé mais sans coup de pouce supplémentaire, témoigne d’une volonté d’équilibrer les contraintes économiques avec la protection des salariés les plus vulnérables.
