Cette semaine, OpenAI a annoncé que des applications peuvent désormais fonctionner directement à l’intérieur de ChatGPT. Cette innovation permet aux utilisateurs de réserver des voyages, de créer des playlists et d’éditer des designs sans avoir à naviguer entre différentes applications. Certains experts ont immédiatement proclamé que cette plateforme sera celle de l’avenir, prédisant un monde propulsé par ChatGPT où l’App Store d’Apple deviendrait obsolète. Avec 800 millions d’utilisateurs actifs et un SDK d’applications, la question de savoir quel sera le canal de distribution natif de l’IA semble avoir trouvé sa réponse.
Mais alors que la plateforme d’application d’OpenAI représente une menace émergente, la vision d’Apple pour une version améliorée de Siri — malgré des retards notables — pourrait jouer en sa faveur. En effet, Apple contrôle déjà le matériel, le système d’exploitation et compte environ 1,5 milliard d’utilisateurs d’iPhone à l’échelle mondiale. Si le pari d’Apple se concrétise, cela pourrait non seulement permettre à l’entreprise de maintenir sa domination sur l’industrie des applications, mais aussi de moderniser notre façon d’utiliser les applications à l’ère de l’IA.
Si Apple parvient à corriger les lacunes de Siri, le besoin d’une application intermédiaire comme ChatGPT pourrait s’effacer.
Apple souhaite éliminer l’icône d’application tout en préservant l’application elle-même. Sa vision pour l’informatique alimentée par l’IA — introduite lors de sa conférence pour développeurs l’année dernière — prévoit une interaction repensée avec Siri et un système retravaillé basé sur des commandes vocales plutôt que sur des icônes tactiles. L’idée qu’« organiser de petites icônes tapables sur l’écran d’accueil de votre iPhone est une métaphore datée » pour l’informatique prend de plus en plus de sens. De nos jours, les consommateurs sont aussi enclins à demander une recommandation à un assistant IA qu’à effectuer une recherche sur Google.
Cependant, le système d’applications de ChatGPT, bien qu’il améliore ce modèle, demeure confiné à l’interface utilisateur de ChatGPT. Il exige des utilisateurs qu’ils s’engagent dans un style de conversation au chatbot pour utiliser les applications, ce qui pourrait nécessiter une certaine éducation des utilisateurs. Pour lancer une application, il faut mentionner son nom comme premier mot de la commande, ce qui peut prêter à confusion. La question reste de savoir si ce modèle se traduit par un usage futur, ou bien si la concurrence, notamment d’Apple, pourrait faire pencher la balance.
En somme, si Apple réussit à donner à Siri un coup de jeune avec ces nouvelles fonctionnalités d’IA, cela pourrait redéfinir la façon dont les utilisateurs interagissent avec leurs applications, ces dernières devenant moins une nécessité et plus un complément à une interface vocale fluide. La concurrence entre OpenAI et Apple, bien que fervente, pourrait bien aboutir à des solutions innovantes qui transformeront nos pratiques quotidiennes en lien avec la technologie et l’IA.
