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Patrice Poirier, Président de SIGMA-RH, tempère l’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle (IA) au sein des ressources humaines. Dans une interview, il souligne que l’intégration de l’IA dans la fonction RH est encore loin des scénarios idéalisés où un simple clic suffirait à tout piloter. Bien que l’IA analytique et prédictive offre un potentiel prometteur, elle demeure inaboutie et peu accessible pour de nombreuses entreprises. Cette réflexion s’inscrit dans le cadre du 1er Baromètre national de l’IA appliquée aux RH.
Concernant l’état des lieux de l’utilisation de l’IA par les professionnels des RH, Poirier observe un décalage entre le discours ambiant et la réalité du terrain. Si lors de conférences, de nombreux professionnels affirment s’intéresser à l’IA, il est constaté qu’un nombre réduit d’entre eux l’utilise réellement dans leurs pratiques quotidiennes. La notion de “données propres” est souvent citée comme un frein à l’adoption, pourtant l’IA peut justement être utilisée pour améliorer la qualité des données. De plus, il n’est pas nécessaire d’attendre une perfection des données pour commencer à intégrer des solutions d’IA dans son travail.
« Pour les RH, l’intelligence artificielle représente une opportunité incroyable de se repositionner comme acteurs de l’accompagnement de la transformation. »
Poirier explique que la cooptation constitue un vecteur clé de diffusion de l’IA au sein des départements RH. Lorsqu’un collègue recommande un outil qui a amélioré son efficacité, cela suscite l’intérêt et incite à l’essayer. Par exemple, la préparation d’un entretien d’embauche peut être grandement facilitée par l’IA, qui analyse des CV, identifie des problèmes potentiels, vérifie l’adéquation avec le poste et génère même des questions d’entretien. Ainsi, au lieu de consacrer une heure à cette préparation, l’utilisateur peut économiser un temps précieux, se concentrant sur l’aspect humain de l’entretien.
Enfin, l’enjeu de l’IA pour les DRH est clair : l’adoption de ces technologies pourrait leur permettre de se repositionner en tant qu’acteurs clés de la transformation organisationnelle. Trop souvent, ils ont précédemment hésité à adopter des systèmes d’information RH intégrés, mais l’IA représente une nouvelle chance de redéfinir leur rôle et d’éviter qu’un autre acteur de l’entreprise ne s’en empare à leur place. Pour conclure, il est essentiel de rassurer les collaborateurs sur les bénéfices de l’IA, tout en leur permettant d’expérimenter et de s’approprier ces nouvelles technologies.
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