La loi Dussopt a considérablement changé l’orientation de la fonction publique. Elle a assoupli le recours aux contrats, créant un glissement vers une fonction publique d’emploi, comme c’était le cas entre 1952 et 1983. Cette libéralisation de l’embauche des contractuels s’est faite toutes toutes azimuts, et le faible nombre de litiges recensés depuis témoigne d’une tolérance, voire d’un laisser-faire de la part de l’administration publique.
Parallèlement, la protection des fonctionnaires a évolué. Ceux dont l’emploi disparaît ne bénéficient plus des mêmes garanties de prise en charge financière. Cela peut les pousser à quitter la fonction publique. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la portabilité du CDI et le contrat de projet modifient profondément le paysage de l’emploi public.
« Dans ce contexte, la question de l’intérêt de passer un concours pour entrer dans la fonction publique est de plus en plus pertinente. »
Pourtant, malgré ces bouleversements, la fonction publique continue d’attirer. Preuve en est, plus de 10 000 candidats sont inscrits à la session 2024 du concours d’attaché. Cela démontre que malgré la précarisation des emplois, l’appel du service public reste fort.
Cependant, la loi Dussopt et ses conséquences appellent à une réflexion sur le statut et les garanties accordées aux contractuels. Il est nécessaire d’envisager un cadre sécurisant pour gérer ces employés qui représentent une part de plus en plus conséquente de la force de travail dans la fonction publique.