L’intelligence artificielle (IA) peut-elle être qualifiée de révolution, de feu de paille ou de chimère ? C’est à cette interrogation que s’est attelé de répondre Antoine Carrière, ancien responsable de la stratégie et des opérations commerciales chez Google, et fondateur de TalimAI, lors du Carrefour de l’IA organisé par Comundi. Selon lui, loin d’être un phénomène éphémère, l’IA est plutôt un tsunami d’innovations dans un monde interconnecté.
Abordant la question du supposé surinvestissement dans le domaine, Antoine Carrière avance plusieurs projections chiffrées. Il fait remarquer que l’investissement industriel lors des phases de mécanisation et d’industrialisation du début du XXe siècle représentaient 3,5% du PIB mondial. En l’an 2000, Internet a nécessité 4,4% de ce même PIB, tandis qu’aujourd’hui l’IA n’accapare que 0,3% de cette richesse mondiale.
Dans cette perspective, Antoine Carrière semble vouloir démythifier l’idée d’une bulle de l’IA. Il affirme que nous ne sommes pas dans une situation de bulle, mais au sein d’une vague d’innovations dans un monde de plus en plus connecté. La véritable question – et défi – réside dans l’identification et l’exploitation des cas d’usage pour l’IA.
“Nous ne sommes pas du tout dans une bulle mais dans un tsunami d’innovations dans un monde ultraconnecté,” confirme Antoine Carrière.
Avec des taux d’équipement et d’accès à internet toujours en hausse, l’opportunité est grande de développer et d’implémenter des solutions basées sur l’intelligence artificielle. Cependant, pour le fondateur de TalimAI, il est essentiel d’exercer une pensée critique dans ce domaine, pour éviter que l’IA ne soit utilisée de manière abusive ou inappropriée.
Toujours selon Antoine Carrière, la technologie doit être appréhendée comme un outil et non comme une fin en soi. Il appelle donc à un usage réfléchi et pertinent de l’IA, au service de l’homme et non l’inverse. Un appel qui résonne au cœur d’un secteur en perpétuelle évolution et au centre de nombreuses interrogations éthiques.