L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les processus de recrutement progresse à une vitesse fulgurante, mais elle suscite une forte défiance de la part des candidats. Selon une enquête menée par Gartner, seuls 26 % des candidats estiment que l’IA permet une évaluation juste dans le cadre d’un recrutement. Les doutes et craintes concernant la manière dont leur candidature est analysée demeurent prédominants, ce qui reflète une perception négative de l’outil. Ainsi, 32 % des candidats craignent que l’IA fasse échouer leur candidature, même lorsque leur profil serait en adéquation avec le poste proposé.
Cette méfiance se traduit également par une perte de confiance envers les employeurs qui utilisent ces technologies. En effet, un quart des répondants indique qu’ils se sentent moins en confiance envers les entreprises qui recourent à l’IA pour l’évaluation des candidats. L’adoption de l’intelligence artificielle peut donc influer négativement sur la marque employeur si elle n’est pas accompagnée d’explications claires. Pour les candidats, la principale source d’inquiétude est le manque de transparence, la sensation que leur parcours est jugé par une “boîte noire” algorithmique, sans aucune supervision humaine.
Pour rétablir la confiance, il est essentiel que les entreprises soient transparentes sur leurs usages technologiques et garantissent une certaine forme de contrôle humain dans le processus de sélection.
Le risque de biais dans les modèles d’IA accentue encore cette défiance. Un algorithme mal entraîné peut reproduire des discriminations existantes, ce qui crée une impression d’injustice parmi les candidats. Par ailleurs, la légitimité des annonces d’emploi est aussi remise en question, puisque seulement la moitié des candidats jugent fiables les offres auxquelles ils postulent. Ce climat de méfiance influence également le comportement des candidats, qui deviennent de plus en plus sélectifs dans leurs candidatures.
Cette crise de confiance touche toutes les générations, bien que les plus jeunes, souvent proches des nouvelles technologies, ressentent cet outil comme intrusif dans le cadre d’un recrutement. Pour les entreprises, cela implique que l’expérience candidat est désormais liée à la communication sur l’utilisation des technologies. En parallèle, l’IA est en train de devenir incontournable pour les recruteurs. Une enquête réalisée par HelloWork en 2025 indique que 79 % des professionnels des ressources humaines utilisent l’IA générative dans leur pratique quotidienne.
Malgré l’adoption massive de ces technologies par les recruteurs, les candidats se montrent toujours méfiants lorsqu’il s’agit d’évaluer leurs profils. Beaucoup d’entre eux utilisent l’IA pour candidater mais craignent de perdre le contrôle face à une technologie qui pourrait les exclure du processus. Pour combler ce fossé, Gartner recommande aux entreprises d’être transparentes sur leurs pratiques, d’informer les candidats des contrôles en place et de maintenir une interaction humaine, par exemple via des entretiens en présentiel, qui rassurent davantage les candidats.
