Le Guide des Salaires 2026 publié par Robert Half met en lumière une tendance marquante : les métiers des Ressources Humaines ont connu en 2025 la plus forte hausse salariale, avec une progression moyenne de 5,87 %. Ce phénomène va au-delà d’un simple rééquilibrage budgétaire et s’inscrit dans un repositionnement stratégique des entreprises. Dans un contexte où il est difficile de recruter et où le désengagement des salariés est un enjeu crucial, les organisations se concentrent sur ceux qui sont capables de maintenir la cohésion au sein de leurs équipes.
Parmi les postes phares, le Responsable rémunération et avantages sociaux affiche une spectaculaire hausse de 17 %. Cela illustre la montée en importance des fonctions liées à la politique salariale. D’autres métiers, tels que le Chargé de formation, voient également leur rémunération augmenter de 13 %, tandis que le Chargé de recrutement bénéficie d’une progression de 12 %. Ces augmentations témoignent d’une volonté de renforcer l’employabilité interne tout en faisant face à un marché de l’emploi devenu plus statique.
La hausse salariale en 2025 illustre un changement de priorité vers la résilience et la stabilisation des équipes.
Dans d’autres domaines, notamment juridique et fonctions support, des hausses salariales notables sont également observées. Le domaine juridique progresse de 4 % en moyenne, avec des augmentations particulièrement solides pour le Contract Manager (+8 %) et le Juriste RGPD (+7 %). Concernant les fonctions support, des hausses de l’ordre de 3,53 % en moyenne ont été enregistrées, le poste d’Approvisionneur affichant même une hausse de 14 %. Ces métiers, bien que moins visibles, jouent un rôle essentiel dans le bon fonctionnement opérationnel des entreprises, surtout en période d’incertitude.
À l’opposé, la situation est moins favorable pour les secteurs traditionnellement porteurs comme la finance et l’informatique. La hausse salariale moyenne dans la finance et la comptabilité n’est que de 0,77 %, avec quelques postes spécifiques enregistrant des augmentations, tandis que dans le secteur IT, la hausse plafonne à 0,89 %. Cette stagnation soulève des interrogations, car ces nichés ont longtemps été considérés comme cruciaux pour la performance des entreprises. Le ralentissement traduit un changement de paradigme où seuls les postes critiques continuent de bénéficier de revalorisations significatives.
En somme, l’étude met en exergue un basculement fondamental dans la répartition des hausses salariales, désormais étroitement liée à la contribution à la résilience interne. Les métiers qui assurent la protection, la sécurisation et la stabilisation des organisations obtiennent ainsi les meilleures progressions, tandis que les domaines qui misent sur la technicité pure montrent des signes de normalisation. En 2025, les augmentations salariales deviennent un indicateur de priorité organisationnelle, révélant les nouvelles attentes des entreprises face à un marché en constante évolution.