France Travail a introduit sa toute nouvelle marque, France Travail Pro, ce jeudi. L’objectif de cette initiative est double. Tout d’abord, elle vise à renforcer les liens entre la plateforme de l’opérateur public de l’emploi et les entreprises cherchant à recruter. Deuxièmement, elle souhaite rendre les outils de recrutement disponibles sur la plateforme plus visibles auprès des entreprises. Le directeur général de France Travail, Thibaut Guilluy, a déploré que moins d’un quart des entreprises utilisent actuellement le service de recrutement de France Travail, lors d’une conférence de presse.
Guilluy estime que l’une des raisons pour lesquelles un nombre si restreint d’entreprises se tourne vers France Travail pour leurs besoins en recrutement est qu’elles ne connaissent pas bien l’opérateur. Il rappelle que France Travail compte 6 000 conseillers d’entreprise parmi ses 54 000 agents. Il ajoute que lorsqu’une entreprise est approchée par un conseiller de l’opérateur, cela entraîne généralement “un très fort effet emploi”. Par exemple, pour 100 entreprises contactées, on peut s’attendre à ce que 7 emplois supplémentaires soient créés.
“France Travail Pro” va renforcer la relation avec les entreprises pour le recrutement, avec une approche radicalement différente, la création de pages dédiées pour les employeurs, la mise en place d’horaires étendus pour contacter les conseillers et une campagne médiatique.
Quelques changements seront apportés pour soutenir l’approche innovante de France Travail Pro. L’un d’eux concerne les heures de disponibilité pour contacter les conseillers par téléphone, qui seront désormais prolongées et incluront même les samedis. De plus, le site web offrira la possibilité de mener plus d’actions de prospection et présentera de nouvelles pages spécialement conçues pour les employeurs. La marque sera également promue par le biais d’une campagne médiatique, qui est sur le point d’être lancée.
Au cours de cette même conférence de presse, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, a félicité France Travail pour cette nouvelle initiative. Elle a cependant noté que la tâche n’est pas facile, car ni l’ANPE, ni Pôle emploi n’ont historiquement eu pour mission d’accompagner les entreprises dans le recrutement. Patrick Martin, président du Medef, a également apprécié l’initiative, soulignant en particulier le potentiel de France Travail Pro à améliorer l’image négative dont souffre France Travail auprès des chefs d’entreprises. Parmi les raisons de ces perceptions négatives, on compte des difficultés persistantes de recrutement malgré la détérioration de la conjoncture du marché de l’emploi.
Panosyan-Bouvet, qui avait auparavant travaillé en entreprise, a assuré que le gouvernement soutiendrait pleinement cette initiative. Elle a insisté sur le fait qu’une collaboration efficace entre demandeurs d’emploi et recruteurs est essentielle pour faire baisser le taux de chômage. Après tout, un demandeur d’emploi sans employeur reste un demandeur d’emploi.
