En 2022, pas moins de 90 départements français ont dû faire face à un feu de forêt significatif. Pour certains d’entre eux, le niveau de catastrophe a surpassé les capacités locales de lutte contre l’incendie, provoquant un véritable électrochoc dans le secteur de la sécurité civile. Des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (Sdis) ont donc entrepris un processus de transformation pour pouvoir répondre plus efficacement à ce type de sinistre.
Dans cette « guerre du feu », les ressources dédiées à la prévention et à la lutte vont devoir être renforcées proportionnellement au risque croissant. Pour preuve, en 2022, les Sdis recensaient 3 800 camions-citernes feux de forêt (CCF), un chiffre qui devra atteindre les 6 700 d’ici 2050, selon la mission d’inspection des feux de forêt. L’augmentation des incendies durant l’été 2022 a poussé de nombreux Sdis à revoir leur approche opérationnelle.
Pour une efficacité optimale dans la lutte contre les feux de forêt, une meilleure connaissance de l’équipement des massifs vulnérables et un état des lieux précis des moyens de prévention et de lutte sont indispensables.
Cela implique une connaissance plus pointue de l’équipement disponible dans les massifs vulnérables. À l’échelle nationale, il n’existe pas encore de bilan précis sur la réalisation et l’entretien des voies de défense de la forêt contre l’incendie (DFCI), ni du recensement des réserves d’eau et des coupures de combustibles. Ces éléments ne sont répertoriés que dans les zones habituellement touchées par les incendies.
La prise de conscience de la gravité de la situation et la nécessité de renforcer la prévention et la lutte contre les incendies de forêt sont donc des enjeux cruciaux pour les Sdis. Il est clair que des mesures concrètes et un investissement significatif seront nécessaires pour éviter le scénario du pire.
