La problématique des addictions au travail est une réalité souvent négligée et pourtant préoccupante. Nadia Buffière, assistante sociale au centre de gestion de la Lozère, spécialisée en addictologie, alerte sur les signes qui doivent susciter de l’inquiétude: un employé présentant une agressivité inhabituelle, excessivement bavard par rapport à son comportement normalement réservé, ou manifestant une somnolence constante. Ces symptômes peuvent indiquer une consommation excessive d’alcool ou d’autres substances psychoactives.
Depuis le début de la crise sanitaire, cette question est devenue encore plus urgente. « Il y a une recrudescence des cas, des gens isolés, ou dont la santé mentale s’est dégradée », souligne Christelle Duhamel, chef du service «prévention et conditions de travail» du centre de gestion du Rhône. Les effets de ces addictions sont dévastateurs : productivité réduite, absentéisme, accidents de travail, tensions entre collègues, sans parler des conséquences sur la santé de l’individu.
“L’addiction peut toucher tous les milieux sociaux et toutes les générations, entraînant des effets délétères comme la perte de productivité, des conflits au travail, et des problèmes de santé graves.”
Même si les hommes sont généralement plus concernés que les femmes, personne n’est à l’abri. L’addiction peut frapper à tout âge, dans tous les milieux sociaux. Elle peut entraîner des conséquences dramatiques, non seulement pour la personne concernée, mais aussi pour son entourage, ses collègues de travail et son employeur.
Il est donc indispensable de prendre des mesures pour prévenir ces dérives et soutenir les personnes concernées. Les dirigeants et les responsables de ressources humaines doivent être formés pour repérer les signes de l’addiction, et les entreprises doivent mettre en place des protocoles d’intervention pour venir en aide aux employés concernés. Autant de challenges qu’il nous faut relever pour faire face à cette réalité qui peut fragiliser notre société et notre économie.
