Le spécialiste du recrutement Indeed a publié une étude prévoyant que le marché du travail pour 2024 serait moins favorable aux demandeurs d’emploi. Cette anticipation est basée sur différents indicateurs y compris un taux d’emplois vacants en voie de normalisation, se rapprochant de sa tendance d’avant la pandémie. Dans les secteurs de l’industrie et des services, les difficultés de recrutement anticipées sont, de leur côté, en diminution.
Indeed souligne également que le taux d’emplois vacants, qui avait considérablement augmenté depuis 2021, commence à redescendre pour se rapprocher de sa tendance pré-pandémie. Ce ralentissement est attribué à des contraintes de demande résultant de la réduction actuelle de l’activité économique. Cela signifie que les défis de recrutement qui ont atteint un niveau record depuis la fin des confinements vont commencer à s’atténuer et que le marché devrait progressivement revenir à une situation normale.
“Plus de population active et moins de création d’emploi: la conjoncture va se montrer nettement moins favorable aux chercheurs d’emploi.” – Indeed.
En effet, un ralentissement du rythme des créations d’emplois est déjà observable. Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed, souligne que, pour l’instant, il n’y a pas une augmentation notable des licenciements ou des ruptures de contrats, mais plutôt une baisse des créations de postes. Certains secteurs comme l’intérim et la construction ont même enregistré des destructions d’emplois. “Une contraction prolongée de l’activité pourrait déboucher sur une destruction d’emplois existants plus importante”, poursuit Judes.
Cet environnement défavorable agit comme un frein sur la dynamique de diminution du taux de chômage observée depuis le début de l’année 2021. En effet, les deux derniers trimestres ont vu une augmentation du taux de chômage à 7,4% contre un précédent bas à 7,1%. Le “halo autour du chômage”, qui comprend les personnes désireuses de travailler mais qui ne sont pas disponibles ou ne recherchent pas activement, ne diminue pas non plus.
Indeed s’attend à un recul encore moins optimiste à moyen terme en raison de l’augmentation de la population active due au report de l’âge de la retraite à 64 ans. La population active pourrait ainsi augmenter d’environ 100 000 à 125 000 personnes par an entre 2024 et 2029, contre une moyenne de 70 700 personnes par an entre 2014 et 2021. C’est dans ce contexte que le gouvernement français vise à atteindre un taux de chômage de 5% d’ici 2027, soit le plein emploi, par une assistance renforcée aux personnes les plus éloignées de l’emploi, une amélioration de l’emploi des seniors et un durcissement des conditions d’indemnisation du chômage.
