Les syndicats et le patronat ont lancé vendredi des négociations sur un “nouveau pacte de la vie au travail”. L’enjeu principal de ces discussions est l’emploi des seniors. Ils se donnent jusqu’au 26 mars pour s’entendre sur le sujet. Suite à “une phase de diagnostic” en janvier et “une phase de revendication bloc par bloc” en février, qui ont permis aux organisations de formuler leurs besoins en matière d’emploi des seniors, de reconversions, d’usure professionnelle et d’établissement d’un compte épargne temps universel (CET), un accord pourrait commencer à être discuté à la fin du mois de février ou au début du mois de mars.
13 sessions plénières entre les délégations des cinq syndicats et trois organisations patronales, représentatives au niveau national, sont prévues. La réussite de ces négociations est cruciale pour obtenir le feu vert gouvernemental pour une nouvelle convention d’assurance chômage, qui a été négociée à l’automne. Selon le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau, “La tendance est de dire qu’il y aura un seul texte d’accord” sur tous ces sujets plutôt que plusieurs accords séparés. Hubert Mongon, représentant du Medef, a confirmé ce point.
“C’est le meilleur moyen d’avoir une transposition conforme à ce qu’on aura négociés” car “cela évite d’ouvrir trop d’angles d’interférence” de l’exécutif, a souligné Yvan Ricordeau.
pour Ricordeau, les thèmes de la négociation sont tous liés par les questions de “parcours professionnels” et de “rapport au travail”. En plus du Compte personnel de formation (CPF) et de la formation professionnelle en alternance, la CFDT souhaite notamment instaurer un véritable “droit à la reconversion”, a-t-il précisé.
Par ailleurs, en ligne avec le document d’orientation du gouvernement qui encadre ces négociations, le Medef souhaite trouver des moyens d’accroître le taux d’emploi des seniors en France, qui est l’un des plus bas d’Europe. Selon Hubert Mongon, cette question est centrale pour le “maintien de notre système social” et pour le “fonctionnement de l’économie” française. Cependant, pour Jean-François Foucard, négociateur de la CFE-CGC, “le taux d’emploi des seniors n’est qu’un résultat du travail qui a été fait en amont” dans la carrière des travailleurs. Le syndicat des cadres souhaite notamment mettre en place “un diagnostic compétences à faire de façon automatique” pour tous les salariés âgés entre 45 et 50 ans.