Alors qu’un nouveau rendez-vous est prévu ce mercredi entre partenaires sociaux sur l’emploi des seniors, les cinq organisations syndicales s’unissent pour tenter de peser face au patronat. Dans une démarche commune, elles adressent dix propositions clés dans le but de durcir le rapport de force. A une semaine de la fin des négociations, les syndicats posent leurs conditions : ils souhaitent que l’emploi des seniors devienne un sujet de négociation obligatoire dans les entreprises, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Si les objectifs ne sont pas atteints, elles réclament des pénalités pour ces entreprises.
Parmi les autres mesures proposées, elles exigent un droit opposable à la retraite progressive, un dispositif qui permet à un salarié de passer à temps partiel tout en percevant une partie de sa retraite. Cette possibilité devrait ouvrir ses portes 4 ans avant l’âge légal de la retraite, contre 2 ans aujourd’hui. En d’autres termes, un employeur ne pourrait pas refuser un salarié souhaitant passer à la retraite progressive dès 60 ans.
“Les syndicats veulent également que les salariés passant à temps partiel en fin de carrière bénéficient d’un maintien de leurs cotisations retraites à 100%. D’autres propositions tournent autour du droit à la reconversion et d’une meilleure prise en compte de l’usure professionnelle.”
Néanmoins, toutes les organisations syndicales s’opposent au “CDI seniors”, un contrat réservé aux demandeurs d’emploi de plus de 60 ans, qui offre de nouvelles exonérations de cotisations pour les employeurs et la possibilité de se séparer de son salarié une fois que celui-ci atteint sa retraite à taux plein, et ce sans attendre ses 70 ans. C’est l’une des principales mesures réclamées par le Medef et la CPME dans le cadre de ces négociations sur l’emploi des seniors.
Les syndicats ne font par ailleurs aucune mention du compte épargne temps universel, ancienne revendication de la CFDT et promesse électorale d’Emmanuel Macron. Ce sujet ne semble donc pas être un frein à la conclusion de cet accord. Cependant, encore faut-il que syndicats et patronat parviennent à trouver un terrain d’entente. Avec des positions divergentes, les parties ont une semaine pour s’entendre avant la dernière réunion prévue le 26 mars.