Selon les statistiques récentes publiées par Intercommunalités de France, l’assainissement et l’approvisionnement en eau potable représenteraient près d’un cinquième des budgets totaux des intercommunalités. Plus étonnant, ces projets constitueraient un quart des investissements globaux. Pour les collectivités, prendre en charge ces grands projets implique une planification financière sur de nombreuses années. Le modèle économique, maintenant basé sur des augmentations de recettes provenant du prix de l’eau et de la redevance d’assainissement, une baisse de l’autofinancement et un recours renforcé à l’endettement, risque de montrer ses limites.
Le territoire d’Alès Agglo, qui comprend 72 communes et compte 140 000 habitants dans le département du Gard, annonce un projet colossal de 190,5 millions d’euros pour son programme Alès Aggl’eau. Réparti entre l’approvisionnement en eau potable (70,5 millions d’euros) et l’assainissement collectif (120 millions d’euros), le projet comprend un réseau d’eau potable de 2000 km, équivalent à celui de Paris, avec soixante points de captage, 300 réservoirs, 73 stations d’épuration des eaux usées et 1000 km de réseau d’assainissement.
“Le système financier du secteur de l’eau et de l’assainissement, basé sur l’augmentation des recettes, la diminution de l’autofinancement et un recours accru à l’endettement, pourrait montrer ses limites dans les années à venir.”
Un tel niveau d’investissement soulève des inquiétudes quant à la durabilité et l’équité du financement des services publics d’eau et d’assainissement. Dans une publication intitulée « Comment assurer un financement durable, équitable et soutenable des services publics d’eau et d’assainissement ? », France eau publique s’interroge sur le modèle actuel et propose des pistes de solutions.
Face aux défis environnementaux actuels, l’accès à l’eau potable et l’assainissement sont devenus des enjeux cruciaux. Les intercommunalités sont bien placées pour faire face à ces défis et jouer un rôle clé dans la transition écologique et énergétique. Cependant, il est essentiel de revoir le modèle financier actuel pour assurer un financement durable, équitable et soutenable des services publics d’eau et d’assainissement.