Deux ans de récession, chômage à plus de 10%, déficit public record et pourtant les Finlandais sont le peuple le plus heureux du monde : comme l’UE, le pays peut-il n’être qu’une “superpuissance du mode de vie” ?

La Finlande fait face à une situation économique paradoxale : alors qu’elle continue de figurer en tête des classements mondiaux du bonheur et de la qualité de vie, son économie connaît une période difficile avec un taux de chômage parmi les plus élevés d’Europe et deux années consecutives de récession en 2023 et 2024. La rupture des échanges commerciaux avec la Russie, notamment en raison de l’invasion de l’Ukraine, a fragilisé un secteur clé de l’économie finlandaise et accentué les difficultés du pays.

Selon les statistiques officielles, le taux de chômage en Finlande a atteint 10,3 % en octobre, un niveau inédit depuis 2009. La moyenne de l’Union européenne est nettement inférieure, à 6 %, soulignant la fragilité de l’économie finlandaise. De plus, avec une croissance nulle ou négative sur deux ans, la reprise économique demeure incertaine, alors que la croissance attendue pour 2025 reste modérée. Ces chiffres traduisent une économie à la rame, confrontée à un ralentissement des exportations, une baisse de la demande intérieure et des tensions géopolitiques accrues.

“La crise économique actuelle remet en question le modèle social finlandais, qui, malgré sa réputation de pays le plus heureux, doit faire face à une réalité économique difficile.”

Face à ces défis, le gouvernement finlandais, sous pressure de l’Union européenne, a été contraint d’adopter des mesures d’austérité visant à réduire la dette publique, qui s’élève à près de 90 % du PIB. Ces mesures ont entraîné des suppressions de postes dans le secteur public et ont affecté les plus vulnérables, notamment les chômeurs de longue durée, les migrants et les jeunes, qui subissent de plein fouet la précarité grandissante. La situation s’aggrave, notamment pour les personnes à faibles revenus, qui vivent avec des revenus très limités, tandis que d’autres, par crainte, épargnent au lieu de dépenser.

Malgré cette instabilité économique, la Finlande continue de maintenir une image de pays idyllique, notamment grâce à ses indicateurs sociaux et de bien-être. La protection sociale, développée depuis les années 1960, garantit encore un niveau élevé de services pour les citoyens. Cependant, certains observateurs craignent que l’équilibre ne soit à risque, notamment si la crise économique perdure ou s’aggrave, ce qui pourrait mettre en péril cet « esprit de la guerre d’hiver » symbole d’unité nationale. La Finlande doit actuellement jongler entre ses ambitions de maintenir son niveau de vie et ses réalités budgétaires difficiles.

Partagez cet article
article précédent

Le New York Times poursuit Perplexity pour violation de droits d’auteur

article suivant

OpenAI affirme avoir désactivé les suggestions d’applications ressemblant à des publicités

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire plus d'articles