La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé en juin une baisse de ses taux directeurs, une décision qui, curieusement, n’a pas eu l’impact attendu sur les taux bancaires. Ces derniers ont plutôt maintenu leur niveau élevé, une situation qui pose question. Comment expliquer ce phénomène ? Les raisons semblent multiples et entre autres, l’instabilité économique et politique actuelle.
En effet, dans ce contexte d’incertitude, les taux à long terme restent sur un niveau élevé. Parallèlement, les taux à court terme, sur lesquels la BCE a davantage d’influence, diminuent sensiblement. La BCE semble donc impuissante à infléchir la courbe des taux à long terme, qui demeure en hausse. Le retour à une pentification (augmentation de la pente) de la courbe des taux exige donc une certaine ingéniosité pour trouver des solutions de financement adaptées.
“Il est nécessaire de tirer profit des taux courts bas par le biais de produits simples, afin de trouver des solutions de financement adaptées.”
Ces solutions passeraient-elles par des prêts comportant une double indexation ? La question mérite d’être posée. En effet, pour tirer profit des taux courts bas, il faut recourir à des produits financiers simples, dits « vanille » en jargon financier. Ainsi, la déconnexion entre les taux directeurs de la BCE et les taux bancaires pourrait être compensée par l’utilisation de produits financiers astucieux, qui permettraient de bénéficier de taux d’intérêt plus avantageux.
La problématique des taux demeure toutefois complexe. Si la BCE ne parvient pas à stimuler l’économie en faisant baisser les taux à long terme, les banques pourraient se trouver dans une situation délicate. Mais l’adaptation de la stratégie de gestion de la dette semble être déjà en marche avec, au coeur de la réflexion, la question des taux variables.