Selon la dernière enquête d’Empreinte Humaine réalisée avec Ipsos BVA, la situation de détresse psychologique au sein des entreprises devient préoccupante. Près d’un salarié sur deux déclare être en souffrance en 2025, ce qui constitue un record enregistré ces deux dernières années. Les collaborateurs expriment un sentiment d’isolement croissant ainsi qu’un manque de soutien, en particulier parmi les jeunes, les femmes et certains employés. Plus d’un cinquième d’entre eux indiquent « craquer » chaque semaine à cause du travail, un chiffre en progression qui alarme les responsables des ressources humaines.
Ce malaise ne se limite pas à la sphère psychologique : les symptômes physiques liés au stress s’intensifient également. Troubles du sommeil, douleurs musculo-squelettiques et maux de tête sont en hausse, confirmant la gravité de la situation. La majorité des salariés vivent un stress intense au quotidien, accentué par un manque de sécurité psychologique. Actuellement, seuls 10 % des collaborateurs évoluent dans un environnement réellement protecteur, ce qui limite l’impact positif de ces lieux de travail. Dans ces entreprises, la détresse psychologique chute à 5 %, preuve que des conditions propices peuvent véritablement faire la différence.
Il est urgent d’agir, car le manque de soutien et l’absence de dispositifs formels de prévention accentuent durablement la détresse des salariés.
Les entreprises moins préparées à cette situation constatent un déficit criant de soutien, avec une moitié des salariés qui juge les dispositifs d’aide insuffisants ou inexistants. Le besoin d’écoute et d’accompagnement médical ou psychologique est devenu une priorité pour préserver la santé mentale. Les attentes restent cependant claires : les collaborateurs réclament davantage de reconnaissance, un meilleur équilibre de vie et une gestion plus efficace de la charge de travail. Ces éléments sont désormais cruciaux pour maintenir leur engagement et leur bien-être général.
En réponse, les actions RH peuvent considérablement réduire les risques liés à la détresse psychologique. La première étape consiste à renforcer la sécurité psychologique, afin que chaque salarié puisse évoquer ses difficultés sans crainte de jugement ou de sanction. La formation des managers à l’écoute active apparaît comme une stratégie essentielle pour repérer précocement les signaux faibles. Par ailleurs, développer les dispositifs d’aide, notamment en proposant un accompagnement personnalisé, contribue à diminuer la solitude sociale et à instaurer un climat de confiance renforcé, renforçant ainsi l’engagement de l’ensemble des équipes.
Il reste fondamental que les entreprises prolongent l’engagement en valorisant le sens au travail, surtout dans un contexte sociétal instable. Clarifier les missions et mettre en avant l’impact positif des réalisations professionnelles peut renforcer le sentiment d’appartenance et réduire le mal-être. Toutefois, nombreux sont encore ceux qui tabousent la problématique des arrêts maladie pour motif psychologique, ce qui fragilise la reconnaissance de ces situations et freine leur prévention. La formation des Premiers Secouristes en Santé Mentale représente une solution sous-exploitée à ce jour, mais son développement pourrait constituer un levier précieux pour intervenir rapidement face aux crises.
