Invité à s’exprimer sur sa conception de la compétence par l’Université Ouverte des Compétences (UODC), Guy Le Boterf, expert-consultant et observateur avisé du monde du travail depuis des décennies, a tenu à préciser qu’il ne considérait pas la compétence comme une donnée isolée. Selon lui, elle s’inscrirait plutôt dans le contexte spécifique du travailleur et de ses pratiques au sein d’un collectif. Pour lui, notions de formation et d’évaluation doivent être appréhendées à partir de cette perspective.
Ce débat s’est inscrit dans le cadre d’un évènement organisé le mardi 24 septembre par l’UODC, en partenariat avec la revue Éducation Permanente. La définition d’un “professionnel compétent” s’est retrouvée au coeur des discussions, notamment parce que, selon Jean Besançon, directeur de l’UODC, « la notion de compétence est aujourd’hui employée urbi et orbi, souvent à tort et à travers ».
“Une pratique professionnelle n’est pas une compétence ; personne n’identifie son métier à une liste de compétences”
Guy Le Boterf a ainsi rappelé l’importance de bien différencier la pratique professionnelle et la compétence. Selon lui, aucune profession ne peut être définie ou résumée à travers une liste de compétences.
Ainsi, la compétence ne prend véritablement de sens que dans le contexte du travailleur qui la met en œuvre et du collectif au sein duquel il exerce. Le Boterf a soutenu l’idée que la compétence requiert une approche globale, intégrant à la fois l’individu, son environnement professionnel et les spécificités de son métier.
Auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, Guy Le Boterf est un spécialiste reconnu qui a su, grâce à sa partipation à cet événement, participer au débat actuel sur la nature et la définition des compétences professionnelles.