Depuis le 14 décembre dernier, six familles, totalisant 27 personnes, ont trouvé refuge dans un immeuble de bureaux d’une zone d’activité de Bondues, située à environ quinze kilomètres au nord de Lille. Le bâtiment de plain-pied, jusqu’alors vacant depuis six mois, a été aménagé pour accueillir ces démunis. Différents espaces, délimités par des armoires, des rideaux ou des parois vitrées recouvertes de papier, ont été aménagés afin d’être adaptés aux différentes cellules familiales. Ils comportent, entre autres, des lits et un bureau.
Kaouther, mère de famille originaire de Tunisie, réside dans l’un de ces espaces depuis près d’un mois, avec son mari et leurs deux filles, âgées respectivement de 6 et 9 ans. Leur logement, d’une superficie d’environ 25 mètres carrés, est équipé d’un lit double ainsi que de deux lits simples, un bureau et des armoires. Ces dernières constituent la séparation entre leur espace et celui de leur voisins.
Ces transformations d’espaces de travail en espaces de vie représentent une solution d’hébergement innovante pour ces familles sans domicile fixe.
La transformation de ces bureaux vides en logements constitue une solution innovatrice pour ces familles démunies. Cela permet non seulement de faire face à la pénurie de logements sociaux, mais également d’offrir un toit à ces personnes durant la période hivernale. Ce phénomène de réappropriation d’espaces vides pour en faire des lieux de vie s’amplifie et rappelle l’ampleur des problématiques liées au mal-logement dans notre société.
La solidarité et l’inventivité des ces structures d’accueil sont donc à la fois une réponse pragmatique à l’urgence et un révélateur des limites de l’action publique face à l’hébergement des personnes sans logis. Ces initiatives, loin d’être des solutions pérennes, mettent en exergue le besoin de réformes structurelles en ce qui concerne l’habitat d’urgence.