De l’optimisation à la rentabilité extrême, la distinction s’amoindrit souvent. La principale cause de ce passage pourrait être attribuée à un déficit de ressources. « Les recherches pointent du doigt que face à des contraintes financières, la première riposte des collectivités réside en des coupes budgétaires systématiques : elles ciblent chaque coût superflu pour diminuer les dépenses sans nuire au niveau du service public. Avec le temps, la détermination des voies d’amélioration devient une tâche ardue, les incitant à baisser la qualité et le volume de service », explique Léonard Gourbier, maître de conférences en sciences de gestion à l’université Paris-Dauphine – PSL.
Dans son livre récent « Le service public empêché », Nadège Vezinat présente l’expansion des méthodes du privé dans le secteur public. Ce phénomène est déclenché par une pression accrue sur les chiffres, conduisant finalement à adopter des méthodologies typiquement privées pour augmenter l’efficacité. Cependant, cette adoption peut s’avérer dévastatrice si elle est menée sans prendre en compte les spécificités du secteur public.
“La recherche d’efficience doit aller au-delà des indicateurs financiers pour prendre en compte la qualité et la pertinence du service public.”
L’enjeu est de trouver un équilibre entre la nécessité d’efficience et le maintien de la qualité du service public. Si l’application des méthodes du privé peut apporter des gains d’efficience, elle doit être menée avec prudence pour éviter une dégringolade de la qualité de service. Un défi qui nécessite donc un dépassement des indicateurs financiers de performance.
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