Le taux d’emploi des 20-64 ans en France est aujourd’hui bien en dessous de la moyenne européenne, suscitant des préoccupations au plus haut niveau gouvernemental. D’après les dernières données d’Eurostat, seulement 75,1 % des individus dans cette tranche d’âge sont en emploi dans l’Hexagone, contre 75,8 % au sein de l’Union européenne. Ce constat a été récemment souligné par le Premier ministre Sébastien Lecornu qui, lors de sa déclaration de politique générale, a insisté sur le fait que les Français, bien qu’efficaces dans leur travail, accèdent trop tard au marché de l’emploi et en sortent prématurément.
Les réformes récentes, notamment celle des retraites, avaient pour objectif de pallier ce retard en augmentant le taux d’emploi des seniors. Cependant, les résultats restent mitigés, et la France ne figure pas parmi les pays exemplaires en matière d’emploi. Tandis que 46,5 % des régions européennes affichent des taux d’emploi de 78 % ou plus, seules trois régions françaises – l’Aquitaine, le Centre et la Bretagne – dépassent ce seuil. Néanmoins, aucune de ces régions ne se place dans le top 100 des régions les plus dynamiques sur le continent.
Le taux d’emploi en France est particulièrement faible chez les jeunes et les seniors, ce qui soulève des questions sur l’avenir du marché du travail dans l’Hexagone.
Parmi les régions françaises, certaines montrent des chiffres encourageants tout en restant en deçà de l’objectif européen. La Franche-Comté, les Pays de la Loire, et l’Île-de-France se rapprochent du seuil des 78 %, mais nombreuses sont celles qui sont en retard, notamment le Nord-Pas de Calais et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où les taux d’emploi sont remarquablement bas. Eurostat a également identifié des groupes régionaux face à des défis similaires : les zones rurales et les régions à tradition industrielle en reconversion.
À l’opposé, le constat est bien plus favorable dans d’autres pays européens. Les Pays-Bas, la République Tchèque et le Danemark, par exemple, affichent des taux d’emploi supérieurs à 78 % dans l’ensemble de leurs régions. Ces pays ont su adapter leur marché du travail pour permettre une meilleure inclusion des jeunes et des seniors, contrastant ainsi avec la situation française où ces groupes se trouvent souvent en difficulté d’emploi.
Enfin, la situation française est aggravée par le fait qu’un nombre croissant de jeunes restent en formation sans aucune expérience professionnelle et qu’un effet similaire se fait sentir chez les travailleurs seniors. Ce phénomène de précarité sur le marché du travail met en lumière des disparités qui doivent être urgemment traitées pour améliorer la performance globale de l’économie française. La question reste donc de savoir comment le gouvernement compte lutter contre ces inégalités et atteindre les objectifs fixés par l’Europe pour 2030.
