Depuis plus d’un siècle, la Société financière pour l’accession à la propriété (Sofiap) propose un dispositif peu exploité qui permet aux employeurs de soutenir leurs salariés dans l’acquisition de leur logement. La formule est simple : les entreprises peuvent prendre en charge tout ou partie des intérêts du crédit immobilier de leurs collaborateurs. Bien que ce mécanisme ait été réservé aux entreprises publiques jusqu’à récemment, il a été élargi à l’ensemble du secteur privé en 2022. Cependant, malgré la possibilité d’aide pour près de 600 000 salariés, de nombreux freins fiscaux empêchent son utilisation efficace.
En effet, les aides accordées par les employeurs sont considérées comme un avantage en nature, ce qui les soumet à des cotisations sociales avoisinant les 55 %. Ce poids fiscal dissuade de nombreuses entreprises, même si les bénéficiaires potentiels sont nombreux et que l’intérêt pour ce dispositif est réel parmi les salariés. La situation pourrait cependant changer grâce au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, actuellement à l’Assemblée nationale.
Le soutien financier des employeurs dans le cadre de l’achat immobilier pourrait devenir un atout stratégique pour attirer et fidéliser les talents.
Ce projet de loi propose d’introduire une exonération partielle des cotisations sociales sur les intérêts des prêts immobiliers pris en charge par les entreprises. Cette mesure vise spécifiquement à « faciliter l’accès à la propriété des salariés primo-accédants, notamment des jeunes actifs ». Ainsi, les employeurs pourraient rembourser certains intérêts sans être soumis à l’intégralité des charges sociales, ce qui rendrait cette aide financière beaucoup plus attractive.
Concrètement, le texte précise que tout en maintenant certaines contributions (CSG, CRDS et un forfait social de 20 %), les entreprises pourraient réaliser des économies substantielles. La limite annuelle de l’aide serait de 8 % du plafond annuel de la Sécurité sociale, soit environ 3 709 euros en 2025. Cette réglementation assurerait une application équitable entre l’ensemble des salariés, tout en permettant aux directions des ressources humaines de jouer un rôle clé dans la fidélisation de leurs collaborateurs.
Dans un contexte où le logement devient un enjeu social majeur, participer au financement des intérêts du crédit immobilier constituerait un levier stratégique non négligeable pour les entreprises. En définitive, cette réforme pourrait s’avérer déterminante pour renforcer l’attractivité des employeurs et améliorer le pouvoir d’achat de leurs salariés, transformant ainsi le financement du logement en un atout majeur dans le panorama compétitif actuel.
