L’association ouvrière des Compagnons du devoir et du Tour de France (AOCDTF), considérée comme un « pilier historique de la formation par alternance », est soumise à une évaluation rigoureuse par l’Igas (Inspection générale des Affaires sociales) à travers un rapport d’expertise récemment publié. L’AOCDTF, qui a formé des professionnels dans 34 métiers différents grâce à un réseau de 28000 entreprises, se distingue surtout par son offre de formation unique : le Tour de France, qui permet à un « aspirant » de moins de 25 ans de devenir « reçu Compagnon » en cinq à sept ans.
Dans un premier temps, l’aspirant doit valider une première certification durant une période allant d’un à trois ans. C’est ce qui constitue la formation initiale, essentielle avant de s’engager dans le Tour de France. Le parcours d’apprentissage en itinérance permet ainsi à l’aspirant d’être formé par plusieurs maîtres, dans différents lieux et contextes professionnels, enrichissant ainsi son expérience, augmentant ses compétences et sa polyvalence.
Afin de sécuriser et flexibiliser les démarches, l’Igas suggère d’inscrire la possibilité d’un apprentissage en itinérance dans la loi.
En effet, l’Igas, dans son rapport, insiste sur l’utilité de cette formule, du fait de sa flexibilité et de son approche pluridisciplinaire. Ces facteurs concourent à produire des apprentis bien formés, confiants et polyvalents, qui peuvent s’adapter facilement à différents environnements de travail. Raison pour laquelle, elle propose que cette possibilité d’apprentissage itinérant soit inscrite dans la loi. Ainsi, cela permettrait de donner une reconnaissance officielle à ce mode de formation, et de sécuriser le parcours des apprentis, qui pourrait être affecté par des problèmes juridiques ou administratifs.
Cependant, l’introduction d’une telle mesure nécessite une réflexion approfondie. Il est nécessaire d’évaluer non seulement le bénéfice potentiel pour les apprentis et les formateurs, mais aussi le cadre juridique et réglementaire ainsi que les implications administratives, financières et législatives. Une telle avancée représente un défi pour l’AOCDTF et le gouvernement, mais aussi pour tous les acteurs impliqués dans la formation professionnelle en France.